La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a pris une décision majeure en annonçant la levée de la majorité des sanctions imposées au Niger. Cette annonce, faite par le président de la Commission de la Cédéao lors d’un sommet extraordinaire à Abuja, marque un tournant dans la situation politique tendue de la région. Les sanctions avaient été instaurées suite au coup d’État qui a vu le régime militaire prendre le pouvoir, renversant le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, en juillet.
Les mesures de levée comprennent la réouverture des frontières et de l’espace aérien, ainsi que la fin du blocus économique qui affectait gravement le Niger. Les transactions financières et bancaires vont reprendre, et l’énergie ainsi que les vols commerciaux seront de nouveau accessibles au pays. La Cédéao a également invité les dirigeants des juntes et transitions des quatre pays précédemment suspendus à participer aux futures sessions de la conférence des chefs d’État et de gouvernement, montrant ainsi une volonté d’intégration et de dialogue.
Cette décision intervient après une période de tensions accrues dans la région, conséquence directe du coup d’État au Niger. Les sanctions avaient été une réponse immédiate de la Cédéao pour condamner l’action militaire et tenter de restaurer l’ordre démocratique. La fermeture des frontières et les restrictions économiques visaient à exercer une pression sur le régime militaire, dans l’espoir d’une résolution pacifique de la crise.
La levée des sanctions s’accompagne d’une demande importante : la libération immédiate de Mohamed Bazoum. Cependant, le communiqué final de la Cédéao reste vague sur le caractère conditionnel de cette levée vis-à-vis de cette exigence. Cette étape pourrait être un signe précurseur d’une résolution diplomatique plus large, même si des discussions sont encore en cours entre les chefs d’État de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) pour formuler une réponse complète à la crise.