“Je viens de présenter ma démission et celle du gouvernement de transition, devenu sans objet avec la fin de l’élection présidentielle”. C’est en ces termes que le Premier ministre du Tchad, Succès Masra a annoncé avoir présenté mercredi sa démission, un peu plus de deux semaines après la victoire du général Mahamat Idriss Déby Itno à la présidentielle du 6 mai.
Candidat malheureux à la récente élection présidentielle au Tchad, le patron du parti Les Réformateurs avait été nommé Premier ministre le 1er janvier dernier. Au cours de ses quatre mois et demi à la tête du gouvernement tchadien, l’opposant de 40 ans a notamment géré de nombreux mouvements d’humeur comme les manifestations des syndicats des travailleurs suite à la hausse des prix de certains produits pétroliers à la pompe (+40,9% sur le super, +18,3% sur le gasoil), et aussi celles des employés de la Sonacim. Outre l’organisation de la présidentielle, le gouvernement Masra a aussi dû faire face à des tensions politiques dont la plus violente a eu lieu le 28 février.
Selon des sources locales, des hommes lourdement armés, présentés comme des éléments de l’armée régulière du Tchad, ont assiégé ce jour-là, le quartier général du Parti socialiste sans frontières (PSF). Sous le feu nourri des balles tirées en guise de représailles à l’attaque des locaux de l’Anse, plusieurs membres de ce parti politique vont trouver la mort. Parmi eux, le président de cette chapelle, Yaya Djillo, cousin et principal opposant du président Mahamat Idriss Déby.
Le séjour de Succès Masra à la primature tchadienne n’aura donc pas été un long fleuve tranquille. Sa démission ouvre la voie à un futur remaniement. Même si, selon des indiscrétions, il serait fort probable de voir le président nouvellement élu, le reconduire à ce même poste.