Le Niger a officiellement retiré le permis d’exploitation du gisement d’uranium d’Imouraren à l’entreprise française Orano. Cette décision fait suite à un ultimatum imposé à la société, marquant une nouvelle escalade dans les tensions entre Paris et le régime militaire nigérien.
Orano a pris acte de cette décision, exprimée par les autorités nigériennes, malgré la reprise récente des activités sur le site. L’entreprise a indiqué dans un communiqué que ses infrastructures étaient opérationnelles depuis le 4 juin 2024, et que plusieurs dizaines de personnes travaillaient déjà sur place pour relancer le projet.
Imouraren, situé dans le nord du Niger, est l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes. Initialement prévu pour être exploité en 2015, le projet avait été gelé en raison de la chute des prix de l’uranium après la catastrophe de Fukushima en 2011. Depuis, le régime militaire au pouvoir au Niger depuis 2023, a insisté sur une reprise des travaux sous peine de retrait du permis d’exploitation.
La perte de ce permis pour Orano s’inscrit dans une volonté plus large du Niger de revoir les modalités d’exploitation de ses ressources naturelles par des compagnies étrangères. Orano, de son côté, a déclaré être prêt à maintenir le dialogue avec les autorités nigériennes tout en envisageant des recours juridiques contre cette décision.
Parallèlement, le Niger a multiplié les partenariats avec d’autres pays et entreprises, notamment russes et chinoises, pour l’exploitation de ses ressources en uranium. Des entreprises de diverses nationalités ont ainsi obtenu des permis de prospection et d’exploitation, signalant une diversification des partenaires économiques du pays.
Sur le plan international, le retrait du permis d’Imouraren à Orano pourrait avoir des implications significatives pour le marché mondial de l’uranium, bien que la France ait minimisé l’impact sur sa propre sécurité d’approvisionnement. En outre, le Niger, qui fournissait environ un quart de l’uranium naturel aux centrales nucléaires européennes, se tourne désormais vers de nouveaux alliés, marquant une rupture nette avec son ancien partenaire, la France.