Correspondance : Me Amedee Dimitri Touko Tom
Grace DECCA semble décidée à maintenir son concert coûte que vaille, dans un contexte social et politique qui sécrète des insécurités et des violences, dont la manifestation extrême est la guerre civile au NOSO.
Ce magma politique et social a lui aussi accouché d’un nouveau type d’Homme que j’appelle des SURVIVANTS. Ceux dont l’existence finalement se réduit en la satisfaction de leurs besoins personnels, égoïstes, égocentriques… qui “ont leurs plateaux d’œufs sur la tête” ou qui « veulent voir leurs enfants grandir… ».
Dans ce contexte, la démarche de plus en plus radicale d’une frange de ces Camerounais qui rêvent d’un Cameroun autrement gouverné suscite chez ceux-là, qui même dans le caca mangent leur pain, une certaine désapprobation…
S’érigeant quelquefois en garant de l’ordre public en Europe, ils s’encollèrent des troubles qu’occasionnent les actions véhémentes ou violentes d’activistes camerounais, oubliant même que ces États dont ils protègent la quiétude ont largement les moyens de leur sécurité et ils le prouvent…
Les activistes n’ont donc pas les faveurs de l’intouchabilité et de l’inviolabilité des seigneurs dictatoriaux camerounais et leurs fantassins. Ils payent le prix de leur démarche, fichons leur la paix !
GRACE DECCA EST PERÇUE COMME UN DES ENJOLIVEURS DE LA DICTATURE CAMEROUNAISE
Une dictature comme celle de BIYA, pour traverser des décennies a besoin des complices, mais aussi des comparses, dont la responsabilité dans le cru du despotisme gouvernant n’est perceptible que dans une compréhension fine de la chose politique.
En effet, la proximité affichée de Grace DECCA par rapport aux représentants de la dictature camerounaise génère des clichés, celle d’une artiste du système, bourgeoise, s’engraissant de la souffrance des victimes de cette dictature. Dans cet ordre d’idées, elle participe à cette narco-politique du régime BIYA, qui promeut l’accoutumance à des psychotropes sociaux, religieux, sportifs et culturels qui empêche toute capacité de réflexion et donc d’émancipation politique chez le peuple. Elle participe de cette promotion de LA CULTURE DE LA JOIE qui fait du Cameroun le royaume des plaisirs de la bouteille, du ventre, du bas ventre, du plaisir des yeux…
De facto, des talents culturels hors norme comme Grace DECCA, sont phagocytés par cette politique répugnante qui fait de LA CULTURE CAMEROUNAISE, un machin au service du pouvoir politique.
Cette analyse me semble d’autant plus pertinente que la dictature de Yaoundé, informée de la menace qui pèserait sur le concert envisagé, a déployé de gros moyens pour sauver l’amie de la première Dame : une réunion au sommet à l’Ambassade du Cameroun en France, un communiqué conjoint des chefs traditionnels ou leurs représentants, un communiqué du RDPC, parti au pouvoir…
Une telle sollicitude qui ne s’est jamais manifestée pour les autres victimes du boycott se voit. D’ailleurs, elle semble bien l’accueillir et s’y plaire, puisqu’elle ne s’est aucunement désolidarisée des excès de ses soutiens, dont certains affichent une déconcertante xénophobie et un tribalisme de l’ère du néolithique.
Dans ces circonstances, le maintien du concert programmé de Grace DECCA apparaît comme procédant d’une démarche politique. A ceci, on ne peut faire l’économie d’une réponse tout aussi politique.
L’activiste Politique me semble en avoir les moyens car son action ne se limite pas à agiter sur les réseaux sociaux des idées…