Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a annoncé son intention de réviser la constitution du pays, qu’il juge “vieillissante”. Lors d’un déplacement à Kisangani, il a expliqué qu’une commission serait mise en place en 2025 pour travailler sur ce projet. Cette annonce a déclenché de fortes réactions de l’opposition, qui accuse le président de vouloir rester au pouvoir plus longtemps que prévu.
Félix Tshisekedi a insisté sur le fait que la constitution actuelle n’est plus adaptée aux besoins du pays et qu’il est nécessaire de la moderniser. Il prévoit de créer une commission qui examinera les changements possibles. Selon sa porte-parole, Tina Salama, une ordonnance sera signée pour définir les objectifs et les missions de cette révision. La commission commencera ses travaux en 2025, laissant un certain délai avant que des modifications ne soient apportées.
Cependant, ce projet a provoqué de nombreuses critiques, surtout de la part de l’opposition et d’une partie de la société civile. Ces groupes craignent que ce soit une tentative de la part du président de rester plus longtemps au pouvoir. Prince Epenge, porte-parole de l’opposition Lamuka, a rappelé que le peuple s’était déjà opposé à de telles initiatives sous l’ancien président Joseph Kabila. Il a aussi dénoncé le fait que la révision de la constitution soit une priorité, au lieu de s’occuper des problèmes urgents comme la guerre dans l’est du pays ou la pauvreté.
La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a également exprimé des doutes sur ce projet. Son secrétaire général, Mgr Donatien Nshole, a partagé ses préoccupations sur une éventuelle dérive politique. Il a rappelé qu’en juin dernier, le président Tshisekedi avait assuré qu’il n’avait pas l’intention de s’accrocher au pouvoir. Pourtant, les récentes déclarations de certains membres de son entourage politique semblent contredire ces propos, ce qui laisse place à l’incertitude.
Actuellement, l’article 220 de la Constitution limite le nombre de mandats présidentiels à deux, et cet article n’a jamais été modifié, même sous Joseph Kabila. Tshisekedi a déclaré que toute modification à ce sujet dépendrait de la volonté du peuple, ouvrant ainsi la possibilité d’un référendum. Certains membres de son parti, l’UDPS, soutiennent ce changement, affirmant qu’il est nécessaire pour garantir la souveraineté nationale.