Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a catégoriquement exclu toute possibilité de dialogue avec le mouvement armé M23. Lors d’une rencontre avec les ambassadeurs accrédités à Kinshasa, le 18 janvier, il a qualifié cette idée de “ligne rouge” que son gouvernement ne franchira jamais.
Félix Tshisekedi a justifié sa position en dénonçant les exactions attribuées au M23 dans l’est de la RDC. “Toute tentative de normaliser ou de légitimer ces criminels constitue une insulte à la mémoire des victimes et un affront aux principes fondamentaux du droit international”, a-t-il affirmé. Le président a souligné que ces crimes ne peuvent être passés sous silence et a appelé à une mobilisation internationale pour rendre justice aux victimes.
Le conflit opposant les autorités congolaises au mouvement M23 s’inscrit dans un contexte de crise sécuritaire qui mine l’est du pays depuis des décennies. Soutenu par des groupes étrangers, selon Kinshasa, le M23 a multiplié les offensives depuis 2022, provoquant des déplacements massifs de populations et exacerbant les tensions régionales. Le Rwanda, accusé de soutenir ces rebelles, dément systématiquement toute implication.
Au-delà de sa condamnation du M23, Félix Tshisekedi a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures concrètes contre Kigali. Il a dénoncé le manque de fermeté des acteurs internationaux face aux accusations de soutien du Rwanda au M23 et a plaidé pour des sanctions “tangibles et dissuasives”. Cette demande reflète une volonté d’isoler davantage Kigali sur la scène diplomatique.
Malgré de nombreuses déclarations de condamnation, la communauté internationale peine à agir de manière coordonnée pour résoudre la crise dans l’est de la RDC. Les initiatives diplomatiques régionales, portées par des organisations comme la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), ont échoué à obtenir un cessez-le-feu durable, alors que la souffrance des populations civiles ne cesse de s’aggraver.
Alors que les combats se poursuivent, la position intransigeante de Kinshasa vis-à-vis du M23 pourrait compliquer la recherche de solutions négociées. Cependant, pour Félix Tshisekedi, le refus de dialoguer avec ce groupe armé est un principe non négociable. La pression internationale et les efforts diplomatiques devront s’intensifier pour espérer une désescalade dans cette région en proie à des violences chroniques.