Il y a 18 mois, le Burundi avait conclu un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un prêt de 261 millions de dollars sur quarante mois. Ce programme, qui visait à aider le pays en difficulté économique, s’est finalement effondré. La raison principale ? Le refus du gouvernement burundais de dévaluer une nouvelle fois sa monnaie, le franc burundais, comme l’exigeait le FMI. Le 18 janvier 2025, l’accord a officiellement pris fin.
Lors d’une évaluation du programme en janvier 2023, le FMI a recommandé une nouvelle dévaluation du franc burundais pour le rapprocher du taux du marché parallèle. Mais le président Évariste Ndayishimiye a rejeté cette proposition, expliquant qu’une telle mesure ferait grimper l’inflation déjà très élevée, qui atteignait 36 % en décembre 2024. Malgré plusieurs tentatives du FMI et de la Banque mondiale pour convaincre le gouvernement, celui-ci est resté ferme dans sa décision.
Le Burundi fait face à une grave crise économique, marquée par un manque de devises étrangères et des pénuries de carburant. Avant l’échec de l’accord, le gouvernement avait déjà accepté une première dévaluation de 38 %, ce qui avait permis au FMI de débloquer une première tranche de 62 millions de dollars. Mais le manque de nouvelles réformes a stoppé le processus, et le marché noir continue de dominer, avec un taux de change bien plus élevé que celui du marché officiel.
Avec la fin de cet accord, le Burundi perd environ 200 millions de dollars que le FMI n’avait pas encore versés. En plus de cela, une autre aide financière de la Banque mondiale, qui dépendait du succès de ce programme, est également annulée. Selon plusieurs experts, l’année 2025 s’annonce extrêmement difficile pour le pays. Sans soutien financier extérieur, les problèmes d’approvisionnement en carburant et en produits de base risquent de s’aggraver.
Le gouvernement burundais était conscient des conséquences de cette décision mais a choisi de maintenir sa position. Pour les autorités, il est crucial de protéger la souveraineté économique du pays, plutôt que de céder aux demandes du FMI. Cependant, cette indépendance a un prix, et de nombreux observateurs estiment que les impacts de cette décision seront considérables dans les mois à venir.
Maintenant que l’aide du FMI est suspendue, le Burundi doit trouver d’autres moyens pour stabiliser son économie. Le pays pourrait chercher à renforcer ses relations avec des partenaires comme la Chine ou la Russie pour obtenir un soutien financier. En interne, une meilleure gestion des finances publiques et une lutte contre la corruption pourraient également être des leviers. Toutefois, sans accès aux financements internationaux, l’avenir économique du pays reste incertain.