Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé un appel urgent à la paix, demandant un cessez-le-feu immédiat dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Alors que les dirigeants de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) se réunissent en Tanzanie pour aborder la crise régionale, Guterres a exprimé sa solidarité envers les victimes des récents combats, y compris les Casques bleus déployés dans la zone. Il a aussi fermement exhorté les groupes armés, notamment le M23 et ses soutiens rwandais, à cesser les hostilités.
L’appel de Guterres à “faire taire les armes” s’inscrit dans un contexte de violences récurrentes entre les forces du M23 et l’armée congolaise, exacerbées par les tensions entre la RDC et le Rwanda. Il a souligné que la solution à cette crise ne pouvait pas être militaire, rappelant que le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC était crucial. Le secrétaire général a insisté sur l’importance de trouver une solution diplomatique, évoquant la nécessité d’une médiation entre toutes les parties concernées pour mettre fin à cette spirale de violence.
Depuis plusieurs années, l’est de la RDC est le théâtre de conflits armés violents, notamment dans la région du Kivu, où les groupes rebelles, dont le M23, sont particulièrement actifs. Ces derniers mois, les tensions se sont intensifiées avec l’implication de forces étrangères, notamment le Rwanda, accusé de soutenir le M23. L’ONU, par le biais de sa mission de maintien de la paix (MONUSCO), a joué un rôle central dans les tentatives de rétablir l’ordre, mais les violences persistent. Le récent sommet de l’EAC et de la SADC vise à offrir une plateforme pour coordonner les efforts de paix.
L’appel de Guterres intervient alors qu’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU est en cours de négociation. Cependant, celle-ci se heurte à des divergences entre les membres africains du Conseil, notamment l’Algérie, la Somalie et le Sierra Leone, qui sont divisés sur la meilleure approche à adopter. L’ONU et ses partenaires cherchent à faire pression sur les parties prenantes pour qu’elles s’engagent davantage dans une voie de dialogue, tout en soutenant les efforts de la médiation régionale. L’accent est mis sur une approche pacifique pour résoudre la crise, ce qui reste un défi de taille face aux intérêts divergents des acteurs impliqués.
Le secrétaire général de l’ONU a clairement indiqué que le moment était venu pour toutes les parties prenantes à la crise de jouer un rôle constructif, en particulier les signataires de l’Accord-cadre de paix de 2013, qui avaient promis de travailler pour la paix et la sécurité en RDC. L’ONU appelle ainsi à la mise en place d’un cessez-le-feu immédiat et durable, tout en soutenant l’initiative de médiation. Cependant, les obstacles politiques et militaires demeurent, rendant l’avenir de la crise congolaises particulièrement incertain.
Sur le terrain, la situation reste fragile, avec des centaines de milliers de civils pris au piège dans des zones de conflit. Les ONG et les observateurs internationaux soulignent la nécessité de garantir une aide humanitaire pour les populations déplacées et les victimes de la violence. Les appels à la paix lancés par Guterres, s’ils sont reçus positivement par certains, sont aussi accueillis avec scepticisme par d’autres, qui doutent de la capacité de la communauté internationale à imposer un véritable cessez-le-feu durable. Dans tous les cas, la crise actuelle en RDC continue de peser lourdement sur la stabilité de la région.