Le prochain conclave pour élire le successeur du pape François approche à grands pas, avec une vingtaine de cardinaux régulièrement mentionnés comme papabili, dont deux figures africaines : Peter Turkson et Fridolin Ambongo. Alors que 135 cardinaux sont éligibles pour l’élection, ces deux prélats sont les principaux noms mis en avant par les observateurs du Vatican.
Parmi les cardinaux africains, Peter Turkson, archevêque du Ghana, et Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa en République Démocratique du Congo, figurent comme les favoris. Turkson, âgé de 76 ans, a longtemps été un candidat potentiel pour devenir le premier pape noir. Son parcours, marqué par son engagement sur des questions économiques mondiales et son influence sur le développement du continent africain, en fait une figure clé du Vatican. Quant à Ambongo, âgé de 65 ans, son action militante pour la paix et la démocratie en République Démocratique du Congo lui confère une notoriété croissante au sein de l’Église, notamment grâce à ses positions fermes sur les questions sociales et politiques en Afrique.
Depuis 1978, l’élection du pape a connu un tournant majeur avec l’élection de Jean-Paul II, suivi de Benoît XVI et François. Cette succession a marqué un élargissement de l’horizon géographique de la papauté, avec un pape polonais, puis allemand, et enfin argentin. Cette ouverture sur le monde, et particulièrement sur l’Afrique, a renforcé la place de l’Afrique dans les discussions sur la papauté, alors que la population catholique sur le continent continue de croître de manière exponentielle. Le conclave prévu pour élire le prochain pape, qui se tiendra entre le 6 et le 11 mai 2025, pourrait bien marquer un nouveau chapitre historique pour l’Église catholique.
L’ascension de l’un de ces cardinaux africains serait un événement marquant non seulement pour l’Église, mais aussi pour le continent africain. Avec un nombre croissant de catholiques africains, la désignation d’un pape africain pourrait renforcer l’influence de l’Église sur le continent et sur la scène internationale. De plus, le fait qu’un cardinal africain prenne les rênes pourrait également redéfinir certaines politiques et priorités au sein du Vatican, notamment en matière de justice sociale, de réconciliation et de dialogue interreligieux.
Cependant, les candidatures de Peter Turkson et Fridolin Ambongo ne sont pas exemptes de controverses. Fridolin Ambongo, malgré son influence grandissante, s’est distingué par ses désaccords avec le Vatican sur des questions sociales et politiques sensibles, comme la bénédiction des couples homosexuels. Cette opposition, signée par de nombreuses Églises africaines, pourrait jouer un rôle important dans son ascension, mais elle pourrait aussi diviser les cardinaux, en particulier les plus progressistes. Quant à Peter Turkson, bien que sa position sur certaines questions économiques et sociales ait été largement saluée, son âge avancé pourrait également jouer en sa défaveur lors du conclave.
Alors que les rumeurs continuent de se propager, la question de savoir qui succédera au pape François reste incertaine. Toutefois, les candidatures de Peter Turkson et Fridolin Ambongo témoignent d’une Afrique de plus en plus influente au sein de l’Église catholique. Leur ascension à la papauté serait un symbole puissant d’une Afrique catholique forte, prête à jouer un rôle central dans les débats mondiaux sur la foi, la paix et la justice sociale.