Lors du congrès du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), ouvert le 21 juin à Abidjan, le président sortant Alassane Ouattara a été désigné candidat du parti pour l’élection présidentielle prévue en octobre 2025. La proposition, soumise par le président du congrès Patrick Achi, a été approuvée par acclamation devant plusieurs milliers de militants rassemblés.
Sans réelle surprise, ce choix reflète l’orientation prise dès les pré-congrès de mai, où la base militante avait largement exprimé son souhait de voir Alassane Ouattara poursuivre son œuvre. « En 2011, la Côte d’Ivoire sortait d’une crise profonde. Grâce à lui, le pays s’est relevé », a confié une militante, saluant les acquis économiques du chef de l’État. La ministre de l’Éducation nationale, Mariatou Koné, a également souligné l’efficacité de sa gouvernance, tant à la tête du pays qu’au sein du parti.
Âgé de 83 ans, Alassane Ouattara laisse planer le doute depuis plusieurs mois sur sa volonté de briguer un quatrième mandat, après celui controversé de 2020. Bien qu’il ait maintes fois affirmé vouloir céder la place à une nouvelle génération, sa désignation semble confirmer qu’il reste l’option privilégiée du RHDP, dans un contexte régional où la stabilité est devenue un argument politique majeur.
La confirmation définitive de sa candidature est attendue ce dimanche 22 juin, lors d’un grand meeting au stade d’Ébimpé, un lieu hautement symbolique pour les Ivoiriens. C’est dans cette enceinte que la sélection nationale a remporté la dernière Coupe d’Afrique des nations, renforçant son aura nationale. Cette prise de parole devrait lever les dernières ambiguïtés sur ses intentions, et donner le ton de la campagne à venir.
Face aux bouleversements politiques en Afrique de l’Ouest, notamment au Sahel, le RHDP mise sur la figure rassurante d’un président expérimenté. Dans ce contexte, Alassane Ouattara apparaît, aux yeux de ses partisans, comme un gage de continuité et de maîtrise des enjeux économiques et sécuritaires. Mais cette stratégie comporte aussi des risques, notamment une lassitude d’une partie de l’électorat ou une mobilisation renforcée de l’opposition.
En interne comme en externe, cette désignation ne fait pas l’unanimité. Certains estiment que le RHDP manque d’initiative pour faire émerger une relève crédible. D’autres y voient un recul démocratique, au regard des précédents engagements du président à ne pas se représenter. La campagne électorale s’annonce donc à la fois tendue et déterminante pour l’avenir politique de la Côte d’Ivoire.