Réunis les 1er et 2 juillet à Salé, les participants aux premières Assises nationales de l’intelligence artificielle ont appelé les autorités marocaines à adopter une feuille de route stratégique pour le développement de l’IA dans le pays. Cette initiative vise à fixer les priorités nationales, établir un cadre législatif clair et garantir des principes éthiques tels que la transparence, la protection de la vie privée et la redevabilité.
Les recommandations publiées à l’issue de la rencontre insistent sur l’urgence de légiférer pour encadrer le développement et l’usage de l’intelligence artificielle, en s’alignant sur les normes internationales. Les participants appellent également à intégrer des garanties éthiques robustes, notamment le respect des données personnelles et une transparence accrue des algorithmes. Ces principes sont jugés essentiels pour instaurer la confiance du public et éviter les dérives technologiques.
Cette mobilisation intervient dans un contexte mondial marqué par une course à la souveraineté numérique. Le Maroc, qui aspire à devenir un acteur de référence en Afrique dans le domaine des technologies émergentes, mise sur une approche structurée. L’absence d’un cadre législatif jusqu’ici freine cependant l’investissement, la recherche locale et la coordination entre acteurs publics et privés.
Les recommandations mettent l’accent sur le renforcement des capacités nationales : création de plateformes de données sécurisées, centres de données à haut débit, et développement de la cybersécurité. L’IA est appelée à jouer un rôle central dans les secteurs sociaux (santé, éducation, gestion des infrastructures), mais aussi dans la modernisation des services publics, la préservation du patrimoine culturel et la gestion des ressources vitales comme l’eau et l’énergie.
Sur le plan économique, les Assises recommandent un soutien renforcé aux startups et PME innovantes, à travers des incubateurs spécialisés, des programmes d’accompagnement, et des financements dédiés à l’intégration de solutions basées sur l’IA. L’objectif est de favoriser un tissu entrepreneurial capable de tirer parti de cette révolution technologique, tout en créant de la valeur locale.
Enfin, les participants ont souligné l’importance de la coopération internationale, notamment Sud-Sud, pour mutualiser les compétences et renforcer la recherche. Ils préconisent la création de centres de recherche spécialisés à l’échelle nationale et continentale, ainsi que l’organisation régulière d’événements internationaux dédiés à l’IA. Cette ouverture devrait permettre au Maroc de s’inscrire dans une dynamique panafricaine ambitieuse et concertée.