Amos Hochstein, envoyé spécial de l’administration Biden et coordinateur des affaires énergétiques internationales, a achevé mardi son séjour de travail à Kinshasa. Il a rencontré le président congolais Félix Tshisekedi, et les deux hommes ont particulièrement échangé sur le développement du secteur minier, les États-Unis manifestant de l’intérêt pour le cobalt et le lithium en RDC. Cette visite intervient un mois après celle du secrétaire d’État américain Antony Blinken.
Les États-Unis considèrent la RDC comme un pays stratégique dans l’accélération de la transition énergétique. Et la crise entre la Russie et l’Ukraine démontre que les pays gagneraient à diversifier leurs sources d’approvisionnement pour éviter, selon Amos Hochstein, « que l’économie mondiale soit prise en otage par un seul pays producteur ». La situation actuelle témoigne, ajoute-t-il, de l’urgence d’accélérer la transition énergétique.
« Dans la mesure où nous accélérons la transition énergétique, au lieu d’utiliser l’essence ou le gasoil, nous allons utiliser les batteries électriques. Ainsi, on a besoin du cobalt, du nickel et du lithium. Le territoire congolais regorge de ces minerais. La RDC peut faire partie de la solution pour le monde. »
Cependant, pour attirer des investisseurs américains dans ce domaine, les États-Unis posent des préalables. « Nous avons été très encouragés par le président Félix Tshisekedi au sujet de l’intérêt qu’il manifeste par rapport à la lutte contre la corruption. Nous voulons le voir en action. Nous souhaitons que ces paroles se traduisent en actions. Dans le secteur des mines, nous voulons voir une réduction significative de la corruption. Si ces progrès se réalisent, vous verrez les genres d’investissements que nous souhaitons voir en RDC. »
Selon plusieurs observateurs, ces recommandations visent les entreprises chinoises majoritaires dans le secteur minier en RDC. L’empire du milieu est d’ailleurs l’une des principales destinations des produits miniers congolais.
Allié des États-Unis, bien qu’adepte du multilatéralisme économique, Félix Tshisekedi avait appelé fin 2020 à un audit des partenariats miniers avec des entreprises chinoises. Une démarche soutenue par les États-Unis.