Les affrontements entre l’armée congolaise et le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, s’intensifient aux abords de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. Kinshasa a réclamé devant le Conseil de sécurité de l’ONU des sanctions contre Kigali, accusé d’envoyer des troupes sur le sol congolais. Dans ce contexte de violence accrue, un sommet de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) est annoncé dans les prochaines 48 heures pour tenter de trouver une issue diplomatique.
Les combats se sont intensifiés ce dimanche autour de Goma, semant la panique parmi les habitants. Des détonations ont été entendues près de Kibati, à une dizaine de kilomètres de la ville, provoquant des mouvements massifs de population. Selon l’OCHA, environ 300 000 déplacés ont trouvé refuge à Goma ces derniers jours, aggravant une situation humanitaire déjà critique. Dans une ville privée d’eau et d’électricité, l’armée congolaise, déterminée à « repousser l’ennemi », a promis de ne pas laisser le M23 pénétrer dans la ville.
La région du Nord-Kivu est en proie à des violences chroniques, exacerbées par les tensions entre la RDC et le Rwanda. Kinshasa accuse Kigali de soutenir le M23, une position appuyée par des rapports d’experts de l’ONU. Ces accusations ont culminé avec la déclaration de la ministre congolaise des Affaires étrangères devant le Conseil de sécurité, qualifiant la présence rwandaise d’« agression ouverte » et appelant à des sanctions ciblées contre les responsables.
Face à cette crise, plusieurs voix internationales se sont élevées pour exiger une désescalade. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a explicitement appelé les troupes rwandaises à quitter la RDC, une première dans ce conflit. L’ambassadrice américaine Dorothy Shea a également condamné fermement les hostilités, dénonçant l’usage d’armements sophistiqués par le Rwanda et appelant à un cessez-le-feu immédiat.
Le président kényan William Ruto a annoncé un sommet extraordinaire de l’EAC, réunissant les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, pour tenter de désamorcer la crise. Ce sommet pourrait être l’occasion de tracer une voie vers une résolution pacifique, bien que les divisions régionales et les enjeux stratégiques rendent les négociations complexes.
Depuis Goma, les organisations locales appellent les autorités nationales et internationales à agir. La société civile exhorte le gouvernement congolais à intensifier les efforts militaires pour libérer les zones contrôlées par le M23, tout en demandant à la communauté internationale de contraindre Kigali à retirer ses forces. Parallèlement, les habitants de Goma continuent de vivre dans l’angoisse, piégés entre les combats et une crise humanitaire alarmante.