La Banque africaine de développement (BAD) et ses partenaires s’activent pour transformer l’autoroute Abidjan-Lagos en un puissant corridor économique et industriel en Afrique de l’Ouest. D’ici à 2030, cette infrastructure de 1 028 kilomètres devrait relier cinq pays — la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigéria —, créant ainsi une dynamique de développement sans précédent dans la région.
Les études de faisabilité du projet, ainsi que les arrangements institutionnels, sont déjà en bonne voie. Sous la houlette de la BAD, les travaux de construction devraient démarrer en 2026 et se terminer d’ici 2030. L’autoroute permettra non seulement de faciliter la circulation des biens et des personnes, mais aussi de stimuler l’industrialisation à travers l’Initiative de développement spatial. En outre, des investissements massifs, estimés à 6,8 milliards de dollars, sont prévus pour développer des secteurs comme l’agriculture, l’énergie, l’industrie manufacturière, et les technologies de l’information le long du corridor.
Ce projet s’inscrit dans un cadre plus large d’intégration régionale, visant à renforcer les liens économiques entre les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Selon Chris Appiah, directeur des Transports à la Commission de la CEDEAO, cette infrastructure facilitera la réalisation de l’union économique souhaitée dans la région, tout en soutenant la croissance des pôles économiques majeurs. Ainsi, l’autoroute deviendra un catalyseur essentiel pour l’intégration économique ouest-africaine.
Les perspectives à long terme du corridor Abidjan-Lagos sont vastes et prometteuses. En plus de renforcer les échanges économiques et commerciaux, le projet ambitionne de soutenir la transformation urbaine et de dynamiser la croissance des villes secondaires, tout en améliorant les infrastructures rurales. La BAD espère que la mise en place de partenariats public-privé permettra de financer et de maintenir les infrastructures, y compris les postes-frontières et les zones économiques spéciales.
Le développement de l’autoroute et des infrastructures annexes devrait créer jusqu’à 70 000 emplois directs et indirects. L’African Investment Forum, la principale plateforme d’investissement en Afrique, joue un rôle majeur dans la mobilisation des ressources nécessaires pour le projet, attirant 15,6 milliards de dollars d’intérêts d’investissement en 2021. Ces financements, en majorité issus du secteur privé, permettront de concrétiser un projet qui figure parmi les priorités de la CEDEAO.
L’autoroute Abidjan-Lagos reliera certaines des villes les plus dynamiques d’Afrique de l’Ouest, incluant Abidjan, Accra, Lomé, Cotonou et Lagos, et devrait bénéficier à une population de 173 millions d’habitants d’ici 2050. En connectant également les corridors de transport régionaux, comme les routes, les voies ferrées et les ports, ce projet contribuera à positionner l’Afrique de l’Ouest comme une plateforme stratégique pour le commerce intra-africain et international, participant à la création d’une des plus importantes conurbations urbaines du monde.