L’historien camerounais Achille Mbembe plaide pour une refondation des relations entre l’Afrique et la France, ancienne puissance colonisatrice.
Un an après le sommet Afrique-France dont il fut la tête pensante, Achille Mbembe a procédé jeudi avec d’autres cadres africains, au lancement de la Fondation pour la démocratie en Afrique. A cette occasion, l’universitaire a rappelé la nécessité pour l’Afrique et la France de renouer avec un dialogue franc et sincère.
Pour lui, les gouvernements successifs de la Vème république en France ont conduit à une « impasse ». « Un cycle historique se clôt. Le cadavre gît, il est peut-être encore brûlant, mais il est bien mort », a réagi Mbembe.
« Beaucoup d’Africains pensent encore que la France est toute puissante, ce n’est plus vrai ». Pour sortir de l’impasse, il faut dialoguer. Je souhaite que les Africains soient courageux et qu’ils discutent d’égal à égal avec la France« , a plaidé l’intellectuel camerounais. Un plaidoyer qui intervient alors que la France est en perte de vitesse sur le continent. Des sentiments anti-français sont récurrents dans les pays du sahel en proie à la menace terroriste.
Récemment, la France a été sommée de quitter le Mali, mettant ainsi fin à 9 ans d’engagement militaire. Au Burkina, des manifestants ont pris en partie les représentations diplomatiques lors du dernier coup d’Etat contre le Lieutenant-Colonel Damiba.
Marturin ATCHA