Lors du meeting Prefontaine Classic disputé le 5 juillet à Eugene, aux États-Unis, Beatrice Chebet a signé un exploit retentissant en devenant la première femme à courir un 5000 mètres en moins de 14 minutes. La Kényane a bouclé sa course en 13’58”06, s’offrant le record du monde avec un finish d’une rare intensité. Dans la même soirée, sa compatriote Faith Kipyegon a elle aussi repoussé les frontières de sa discipline en améliorant son propre record du monde du 1500 mètres, désormais porté à 3’48”68.
Chebet, déjà double championne olympique, a survolé la course avec une dernière boucle parcourue en 61 secondes, un rythme qui a laissé ses concurrentes sans réponse. Elle a devancé Agnes Jebet Ngetich (14’01”29) et l’Éthiopienne Gudaf Tsegay (14’04”41), qui détenait jusqu’alors le précédent record mondial. Un an après avoir battu le record du 10 000 m sur la même piste du Hayward Field, la Kényane confirme son emprise sur le fond mondial en s’imposant comme l’athlète de référence de la discipline.
Ces performances interviennent dans un contexte où le Kenya continue de s’affirmer comme une terre incontournable du demi-fond. Depuis les années 1990, le pays domine ces distances avec régularité, mais l’émergence de figures féminines comme Chebet et Kipyegon accentue encore cette suprématie. Les succès répétés sur les scènes olympique et mondiale, combinés à une capacité à repousser les limites chronométriques, consolident la réputation du Kenya comme vivier inépuisable de talents.
À moins d’un mois des Jeux olympiques, ces records envoient un signal fort à la concurrence. Chebet, avec ses titres sur 5000 et 10 000 m et ses deux records du monde, arrive à Paris en favorite logique. Faith Kipyegon, triple championne olympique, se présentera sur 1500 m avec une expérience et une régularité sans égales. Leurs performances à Eugene confirment qu’elles sont au sommet de leur forme et prêtes à inscrire leur nom dans l’histoire des Jeux.
Si Chebet incarne la nouvelle vague de l’athlétisme féminin kényan, Kipyegon, à 31 ans, continue de dominer sa discipline avec une aisance déconcertante. Leur réussite commune au Prefontaine Classic illustre la transition harmonieuse entre deux générations. Là où l’une fait tomber les murs du possible, l’autre les repousse un peu plus loin. Cette double performance historique souligne également la richesse du réservoir kényan et la rigueur de son encadrement technique.