Le 10 février dernier, les Forces de défense et de sécurité du Burkina Faso ont porté un coup significatif aux groupes armés opérant dans la région de la Boucle du Mouhoun, en éliminant 73 terroristes, dont des cadres du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). L’opération a eu lieu après une attaque contre un détachement militaire basé à Djouroum, dans la commune de Tougan, et a été relayée par la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB).
Dans la matinée du 10 février, un groupe de terroristes a attaqué le détachement des Forces combattantes du Burkina Faso à Djouroum, une localité située dans l’ouest du pays. L’attaque a été repoussée grâce à une réaction rapide et bien coordonnée des forces militaires, soutenues par des moyens aériens. L’armée burkinabè a infligé de lourdes pertes aux assaillants, tuant 73 terroristes, dont plusieurs membres influents du GSIM, un groupe affilié à Al-Qaïda. Cette victoire survient dans un contexte de montée en puissance des attaques djihadistes dans le pays.
Le Burkina Faso fait face à une recrudescence des attaques terroristes depuis 2015, à la suite de l’instabilité régionale dans le Sahel. L’extension des zones contrôlées par les groupes armés, principalement dans les régions du nord et de l’est, a conduit à une détérioration significative de la sécurité. La Boucle du Mouhoun, malgré sa localisation à l’ouest, est devenue un terrain de confrontation entre les forces burkinabè et les djihadistes, notamment le GSIM, qui utilise la région comme base pour ses opérations.
Cette victoire, bien que significative, n’est qu’une étape dans la lutte continue du Burkina Faso contre le terrorisme. Les autorités militaires soulignent qu’il reste un défi majeur à éradiquer ces groupes armés, qui bénéficient souvent du soutien de populations locales ou de la porosité des frontières avec d’autres pays sahéliens. Les prochains mois pourraient voir intensifier les opérations militaires, notamment dans les zones les plus touchées par l’insécurité, à mesure que l’armée burkinabè renforce ses capacités de défense.
Les répercussions de ces affrontements ne se limitent pas seulement aux pertes infligées aux terroristes. Les habitants de la Boucle du Mouhoun, souvent pris entre les forces armées et les groupes terroristes, vivent dans une situation de précarité extrême. Les villages de la région sont régulièrement attaqués ou incendiés, forçant des milliers de personnes à fuir. Ces opérations militaires, bien que décisives sur le plan militaire, soulignent la nécessité de solutions politiques et diplomatiques pour apaiser la situation.
La situation au Burkina Faso s’inscrit dans un contexte plus large de luttes contre le terrorisme dans la région du Sahel. Avec des pays voisins comme le Mali et le Niger également confrontés à des menaces djihadistes, la coopération entre ces nations et la mobilisation des forces internationales, comme la France ou la force conjointe du G5 Sahel, reste cruciale. Les forces armées burkinabè, soutenues par des moyens aériens, semblent désormais plus prêtes à mener des actions décisives contre les assaillants, mais la voie reste semée d’embûches.