Le sélectionneur des Lions indomptables Marc Brys a provoqué un séisme dans le football camerounais ce mercredi 23 juillet en présentant puis démenti sa démission dans la même journée. La Fédération camerounaise de football (Fécafoot) affirme avoir reçu par courrier recommandé une lettre de démission évoquant deux mois de salaires impayés, avant que le technicien belge ne conteste l’authenticité du document quelques heures plus tard, invoquant un piratage de sa messagerie.
L’affaire prend des allures de thriller administratif avec la circulation sur les réseaux sociaux d’une enveloppe portant les noms de Marc Brys et Samuel Eto’o. Malgré les démentis du sélectionneur, une source interne à la Fécafoot maintient que la démission est authentique et que l’instance envisage déjà de désigner un entraîneur intérimaire. Le ministre des Sports conteste cette version, assurant que les salaires ont été réglés le 18 juillet, mais plusieurs sources concordantes indiquent que ces paiements n’ont eu lieu qu’après réception de la lettre litigieuse.
Cette nouvelle crise s’inscrit dans un bras de fer permanent entre la Fécafoot dirigée par Samuel Eto’o et le ministère des Sports concernant la gestion de l’équipe nationale. Depuis sa nomination le 8 avril 2024, Marc Brys évolue dans un environnement institutionnel miné par les conflits de compétences et les règlements de comptes. Le football camerounais pâtit depuis des années de cette gouvernance défaillante, où les intérêts politiques et sportifs s’entremêlent dangereusement.
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— Fecafoot-Officiel (@FecafootOfficie) July 23, 2025
Cette séquence confuse intervient à un moment critique, à quelques semaines des matchs décisifs contre l’Eswatini (3 septembre) et le Cap-Vert (6 septembre) pour les qualifications au Mondial 2026. L’instabilité autour du sélectionneur compromet la préparation de ces rencontres cruciales. Dans les hautes sphères de l’État, l’hypothèse d’un départ de Brys est prise très au sérieux, d’autant plus à quelques mois de l’élection présidentielle où les Lions indomptables constituent un enjeu symbolique majeur.
Le paradoxe de cette affaire réside dans les excellents résultats de Marc Brys : qualification pour la CAN 2025, dix matchs sans défaite, six victoires, et même l’intérêt récent d’une sélection du Golfe. Ces performances rendent d’autant plus incompréhensible la précipitation de la Fécafoot à envisager son remplacement sans concertation avec le ministère des Sports, pourtant signataire de son contrat.
Samuel Eto’o maintient un silence radio particulièrement éloquent dans cette affaire. Le président de la Fécafoot, lui-même visé par des accusations de détournement présumé liées aux primes des matchs amicaux contre la Russie et le Mexique, évite soigneusement de s’exprimer publiquement. Son mutisme illustre parfaitement la fragilité d’une gouvernance camerounaise du football où les zones d’ombre persistent et où les Lions indomptables, symbole national, continuent de pâtir des querelles institutionnelles.