Le Cameroun a inauguré, le 11 décembre 2024, son tout premier centre universitaire dédié aux droits de l’enfant, à l’Université de Yaoundé II, située à Soa, dans la région du Centre. Ce projet ambitieux s’inscrit dans une collaboration entre l’Unicef et plusieurs institutions camerounaises, matérialisée par un accord signé en juillet 2024. Selon Nadine Perrault, représentante de l’Unicef, ce centre marque « une étape importante » dans la promotion des droits de l’enfant, une priorité dans les réformes éducatives du pays.
Le centre ne se limite pas à une structure physique : il se veut une véritable plateforme d’action pour intégrer les droits de l’enfant dans les programmes académiques. Il vise à former les enseignants, à sensibiliser le personnel administratif et à développer des recherches orientées vers des politiques publiques adaptées. S’appuyant sur des modèles éprouvés en Grèce et en Géorgie, ce centre aspire à créer une nouvelle génération de professionnels et de décideurs conscients de l’importance des droits des enfants.
Ce projet trouve sa légitimité dans les engagements du Cameroun en matière de protection des droits de l’enfant, inscrits dans sa Constitution et consolidés par son adhésion à des textes tels que la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant et la Convention internationale des Nations unies relative aux droits de l’enfant. L’initiative s’inscrit également dans un contexte où les universités jouent un rôle croissant dans les transformations sociales à l’échelle nationale et régionale.
Le centre de Yaoundé II est le premier d’un projet plus vaste. Quatre autres universités camerounaises, dont celles de Yaoundé I, Maroua, Dschang, et l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC), accueilleront des structures similaires. Ces centres seront conçus pour renforcer les capacités des universités à produire des recherches pertinentes, tout en formant les étudiants à devenir des défenseurs actifs des droits de l’enfant dans leurs spécialités respectives.
Selon Richard Laurent Omgba, recteur de l’Université de Yaoundé II, ce centre représente une étape clé dans l’institutionnalisation de la défense des droits de l’enfant au sein du système universitaire. En proposant des formations spécialisées, des activités communautaires et des campagnes de sensibilisation, le centre souhaite mobiliser la communauté académique sur cette cause essentielle et durable.
Avec cette initiative, le Cameroun entend se positionner comme un pionnier en Afrique dans l’intégration des droits de l’enfant dans l’enseignement supérieur. Ce projet, soutenu par l’Unicef, pourrait servir de modèle à d’autres pays du continent, en créant un environnement académique où les droits des enfants deviennent une priorité à long terme. Cette démarche promet de jeter les bases d’un changement durable au-delà des frontières camerounaises.