Devant son public à Rabat, le Maroc a entamé la Coupe d’Afrique des nations féminine 2024 sur une note mitigée. Face à une équipe zambienne combative et incisive, les Lionnes de l’Atlas n’ont pu faire mieux qu’un match nul (2-2), samedi 5 juillet. Si l’équipe dirigée par Jorge Vilda a évité la défaite, elle a manqué l’occasion de marquer les esprits dès la première journée du groupe A.
Surprises dès la première minute par un but fulgurant de Barbra Banda, les Marocaines ont rapidement égalisé sur penalty grâce à Ibtissam Jraidi (12e). Mais la Zambie n’a pas tardé à reprendre l’avantage, Kundananji concluant une contre-attaque menée par Banda à la 28e minute. Malgré une nette domination en seconde période, avec plus de 70 % de possession, le Maroc a dû attendre les dernières minutes pour arracher le nul, sur une frappe de Ghizlane Chebbak.
Ce résultat s’inscrit dans une série de confrontations compliquées entre les deux nations. En 2023, les Lionnes avaient déjà lourdement chuté (6-2) en match amical face à cette même équipe zambienne. Cette fois, l’enjeu était plus important : il s’agissait du match d’ouverture de la compétition organisée à domicile, avec une pression accrue sur les épaules des Marocaines, finalistes de l’édition précédente. La Zambie, elle, confirme son ascension dans le football féminin africain.
Ce nul laisse néanmoins les deux équipes en bonne posture pour la suite. Le Sénégal et la RDC, autres membres du groupe A, semblent à priori moins armés que le Maroc et la Zambie. Les Lionnes de l’Atlas peuvent encore viser la première place, à condition de hausser leur niveau de jeu dès le prochain match. L’enjeu sera aussi mental : retrouver confiance et efficacité dans les zones décisives.
Si Chebbak et Jraidi ont assumé leur statut, d’autres cadres sont passées à côté de leur match, en particulier dans le secteur défensif. Côté zambien, Barbra Banda a une nouvelle fois démontré pourquoi elle est l’une des figures les plus influentes du football féminin africain. Sa complicité avec Kundananji, aujourd’hui joueuse du Bay FC en Californie, a été l’un des éléments déterminants de la rencontre.
Organiser une CAN crée une dynamique, mais aussi une pression supplémentaire. Pour le Maroc, qui ambitionne de devenir une grande nation du football féminin africain, ce match d’ouverture était plus qu’un simple rendez-vous sportif. Il était aussi une vitrine. Or, malgré l’enthousiasme du public, l’équipe a peiné à imposer son rythme. Le reste du tournoi dira si ce faux départ n’était qu’un accident de parcours ou le symptôme d’un mal plus profond.