« Le client est roi », dit-on. Chez Canal Box, cette sagesse commerciale n’est pas semble-t-il le cas. « Le chiffre d’affaires d’abord », telles peuvent être résumées les valeurs défendues par cette entreprise dont les patrons auraient « les billets de banques » à la place du cœur.
Tenez ! un conflit oppose plusieurs résidents d’un quartier de Libreville à cet opérateur. Inutile de citer le quartier puisque le personnel se torchent là-bas sur les plaintes des « aimables clients ».
Le 13 décembre en fin de matinée, un camion arrache plusieurs câbles dans le quartier. Au moins 14 familles sont privées d’internet. L’opérateur est alerté par chacune des familles via son numéro court « surtaxé ».
Le délai d’intervention est de 5 jours ou 7 jours en cas de pluies, préviennent les opérateurs. Ce délai largement dépassé, des techniciens pointent sur le terrain. Obtenir leurs explications sur le sinistre est une épreuve de mendicité. Les équipes qui se succèdent ne parviennent jamais à rétablir les câbles arrachés par le camion.
LE HIC
Entre-temps, les abonnements de la quasi-totalité des familles impactées ont expiré. Au téléphone comme en agence, les agents formatés comme des automates exigent que les familles payent d’abord avant d’obtenir un quelconque renseignement sur leur situation.
« Nous ne communiquons pas avec les clients dont l’abonnement a expiré. C’est un principe. C’est comme ça », se font dire les familles traitées comme des refugiés quémandant des graines de riz du HCR. Pathétique quand on sait que les souscriptions ont expiré plusieurs jours après le sinistre.
Malgré la pression et l’énorme besoin de se connecter, toutes les familles impactées ont unanimement décidé de ne rien payer. C’est le statut quo ! Pitié ! C’est le grand désamour entre l’opérateur et ses aimables clients obligés de se débrouiller avec leurs données mobiles.
ARROGANCE
Toute la stratégie de Canal Box vise à humilier le client. Au téléphone, la première information qui est communiquée au client c’est la date d’expiration de l’abonnement et la formule souscrite. La manœuvre est simple : obliger le client à payer avant la date pour ne pas fausser le chiffre d’affaires planifié par l’opérateur. Les téléconseillères, formatées en la matière, brillent généralement par une arrogance donnant l’impression de tirer les oreilles du client si celui-ci ne décide pas de vite raccrocher ou s’énerver.
AMATEURISME
Le transport d’internet via les câbles aériens a tellement disparu dans les capitales occidentales qui servent de modèle au continent noir que les techniciens de Canal Box ont perdu les notions des normes ou standards. Pas étonnant de voir des câbles à une hauteur très basse. Pas également surprenant de voir des câbles arrachés au passage d’un camion conteneur.
Plus grave, Canal Box ne se souci guère de la pollution visuelle provoquée par l’enchevêtrement de ses câbles.
Les militaires nommés à la tête des municipalités doivent peut-être revisiter les accords passer avec ces opérateurs. C’est aussi un autre pan de la propreté des villes. A suivre…
GabonActu