La nomination de Rigobert Song au poste de sélectionneur de l’équipe nationale de la République centrafricaine a récemment fait l’objet de vives tensions entre les autorités sportives du pays. Bien que l’ancien capitaine des Lions Indomptables ait accepté la proposition du Président centrafricain, son arrivée a suscité une polémique liée à l’absence de consultation préalable avec la Fédération centrafricaine de football (FCF), l’organe technique compétent.
Rigobert Song, dans une déclaration sur CANAL+ SPORT Afrique, a expliqué que sa nomination avait été rapide, suite à une demande directe du Président centrafricain de prendre en charge la jeunesse du pays. Après son acceptation, le processus a été accéléré par l’implication immédiate du ministère des Sports. Cependant, il a souligné que cette urgence a omis une étape cruciale : la consultation de la Fédération de football, ce qui a provoqué la réaction de la FCF, déplorant le manque de concertation et rappelant que la nomination des membres du staff technique relève de sa compétence exclusive.
Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large de tensions récurrentes entre les gouvernements et les fédérations sportives en Afrique. En effet, plusieurs pays du continent ont connu des cas similaires, où les autorités politiques ont pris des décisions sans consultation adéquate des instances sportives compétentes. Ce phénomène est souvent perçu comme un symptôme d’une gestion incohérente du sport, où les intérêts gouvernementaux priment parfois sur l’autonomie des fédérations, altérant ainsi la gouvernance du football.
L’un des enjeux majeurs soulevés par cette situation est la nécessité d’une meilleure coordination entre les gouvernements et les fédérations sportives. En l’absence de cette harmonie, le football africain risque de subir des dérives dans sa gestion, avec des décisions qui peuvent affecter l’efficacité des équipes nationales. Il est donc impératif que les pays africains repensent leur gouvernance sportive pour éviter de telles crises à l’avenir, en établissant des processus transparents et respectueux des règles de gouvernance.
Rigobert Song a également reconnu la frustration de la FCF, tout en exprimant sa volonté de trouver un terrain d’entente. Il a précisé qu’il n’avait pas signé son contrat immédiatement afin de garantir des conditions de travail optimales et que, même si le calendrier des matchs contre le Malawi et le Mali le contraint à ne pas être sur le banc pour l’instant, il se chargerait de superviser l’équipe et de préparer une transition harmonieuse. Cette approche pragmatique témoigne de sa volonté d’apaiser les tensions tout en respectant les exigences de son rôle.
Ce genre de situation met en lumière les difficultés liées à l’autonomie des fédérations sportives en Afrique. Si l’implication des gouvernements dans la gestion du sport peut être vue comme une volonté de soutenir le développement, elle soulève également la question de l’indépendance des institutions sportives. Des témoignages d’experts et de responsables de fédérations dans d’autres pays africains font état de situations similaires, où la politique interfère directement avec la gestion technique des équipes, mettant en péril leur préparation et leur performance sur la scène internationale.
Verbatim de la déclaration de Rigobert Song :
« Je ne peux pas être dans la même situation que Marc Brys. Moi j’ai d’abord été invité par le Président de la République qui m’a demandé si je pouvais accompagner la jeunesse. J’ai accepté et il a tout de suite saisi son proche collaborateur qui est le ministère des sports et les choses sont allées très vite. Je pense que les choses sont allées très vite dans le sens où le ministère aurait dû d’abord saisir la fédération qui est l’organe technique. C’est d’ailleurs pour ça que je n’ai pas signé au premier coup. J’ai demandé à ce qu’il y ait entente avant de signer et travailler dans les meilleures conditions. Le président a eu un échange avec le ministre et après il m’a reçu et on a eu à parler. Je comprends son amertume parce que les problèmes qu’on a en Afrique c’est que les gouvernements priment sur toutes les fédérations. Il m’a expliqué que c’est la forme qui l’a gêné car il n’avait pas de soucis. Il m’a expliqué que les matchs contre le Malawi et le Mali arrivaient vite et je ne pourrai pas être sur la touche. Donc je serai là un peu en superviseur pour voir comment les choses fonctionnent »