Alors que le débat sur la binationalité reprend durant la campagne pour les élections législatives, il est pertinent de rappeler que onze pays dans le monde interdisent strictement la double nationalité, obligeant leurs citoyens à choisir entre leur nationalité d’origine et une nouvelle nationalité. Ces restrictions légales varient considérablement d’un pays à l’autre, reflétant des préoccupations politiques, sociales et sécuritaires spécifiques.
En Autriche, un citoyen perd automatiquement sa nationalité s’il en acquiert une autre, sauf s’il obtient une autorisation spéciale. En Estonie, les enfants ayant une double nationalité à la naissance doivent renoncer à l’une d’elles avant leurs 21 ans. Aux Pays-Bas, bien que la législation vise à limiter la double nationalité, un grand nombre de citoyens naturalisés conservent leurs nationalités d’origine. La Slovaquie, la Chine, le Japon, l’Inde et l’Iran ont des règles strictes similaires, chacun avec ses propres exceptions et motivations.
Historiquement, ces interdictions reflètent souvent des préoccupations de loyauté et de sécurité nationale. Par exemple, la Chine et l’Iran, qui ne reconnaissent pas la double nationalité, utilisent parfois cette règle pour des motifs politiques, arrêtant des binationaux à des fins d’échange politique. La République Démocratique du Congo interdit également la double nationalité, une disposition en débat pour une possible réforme constitutionnelle. Cuba et le Cameroun, également mentionnés dans cette liste, maintiennent des politiques strictes empêchant leurs citoyens de posséder une seconde nationalité.
Les débats autour de la double nationalité sont souvent houleux et polarisants. En France, par exemple, le Rassemblement National a proposé des restrictions sur les postes stratégiques pour les binationaux. En République Démocratique du Congo, la question est en cours de réévaluation, reflétant une pression croissante des citoyens d’origine congolaise vivant à l’étranger. De même, aux Pays-Bas, malgré les restrictions légales, le nombre élevé de binationaux montre une tolérance sociale au-delà des contraintes législatives.
La position de chaque pays sur la double nationalité a des implications profondes sur les diasporas et les relations internationales. Pour les individus, cela peut signifier la perte de droits, de propriétés ou même l’accès à des services consulaires en cas de crise. Pour les gouvernements, ces politiques influencent les relations diplomatiques et les dynamiques migratoires.
En conclusion, bien que la tendance globale soit à une plus grande acceptation de la double nationalité, ces onze pays restent fermes sur leurs positions pour diverses raisons historiques, politiques et culturelles. Les débats en cours montrent que cette question continue d’évoluer, façonnée par les changements sociaux et politiques contemporains.