Dans une démarche visant à favoriser le commerce transfrontalier entre les 21 pays membres de la zone Comesa, le marché commun d’Afrique australe et orientale, des infrastructures de paiement électronique sont mises en place. L’objectif principal de cette initiative est de sécuriser les paiements, réduire les coûts, et faciliter les transactions, en particulier pour les micros, petites et moyennes entreprises. Un projet pilote a récemment été dévoilé à Maurice en prévision du lancement d’une plateforme dédiée prévu pour l’année prochaine.
Au cours d’une démonstration du système de paiement en ligne du Comesa devant un groupe d’entrepreneurs mauriciens soigneusement sélectionnés, les avantages du système ont été mis en lumière. Le directeur des opérations du Comesa Business Council, Jonathan Pinifolo, a souligné que cette plateforme se distingue par son coût abordable. Quelle que soit la somme de la transaction, les frais ne s’élèveront qu’à un dollar, un avantage significatif par rapport aux méthodes actuelles.
Le projet pilote a été lancé en septembre dernier au Malawi, avec la participation de 8 pays parmi les 21 membres de la zone Comesa, dont la Zambie, le Malawi, le Kenya, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Ouganda, le Rwanda et Maurice. Cette initiative intervient dans un contexte où environ 400 millions d’adultes en Afrique se trouvent exclus du système financier formel, soit plus de la moitié des adultes africains effectuant encore des transactions en espèces.
L’entrepreneure Clara Calou, spécialiste des normes de qualité ISO, exprime son enthousiasme à l’idée d’utiliser cette nouvelle plateforme de paiement numérique, soulignant l’importance de faciliter les échanges commerciaux avec l’Afrique. Elle précise que cette plateforme aidera grandement son entreprise, notamment pour les partenariats et les transactions financières.
Le portefeuille numérique permettra aux utilisateurs de stocker, gérer et effectuer des transactions financières en ligne. Une avancée qui séduit Rima Ramsarun, ex-présidente de l’Association mauricienne des femmes chefs d’entreprises, bien qu’elle souligne la nécessité de dépasser l’usage des devises étrangères telles que l’euro ou le dollar, en raison des pertes liées aux taux de change. À cet égard, les Banques centrales du Comesa travaillent à l’intégration des devises africaines dans le système et prévoient des consultations le mois prochain pour harmoniser les protocoles de paiement numériques transfrontaliers.