Le Bénin accueille depuis ce lundi 8 juillet la conférence Africa Endeavor 2025, un rendez-vous stratégique sur la cybersécurité réunissant 28 pays africains. La cérémonie d’ouverture, tenue à Cotonou, a été marquée par l’intervention du général Shawn Holtz, représentant de l’Africom, qui a salué le leadership béninois en matière de sécurité numérique.
Le choix de Cotonou pour cette édition d’Africa Endeavor n’est pas anodin. Selon le général Holtz, ce choix illustre la montée en puissance du Bénin dans la consolidation des capacités en cybersécurité et en communications. Le forum vise à renforcer l’interopérabilité des systèmes de communication sur le continent et à bâtir une réponse collective face aux menaces cybernétiques croissantes. L’édition 2025 met l’accent sur le partage des expertises, la mise en place d’infrastructures résilientes et la coordination entre acteurs civils et militaires.
Depuis plusieurs années, l’Afrique est confrontée à une recrudescence d’attaques numériques visant autant les institutions étatiques que les infrastructures critiques. Ces menaces, souvent transnationales, révèlent la vulnérabilité persistante des systèmes de défense et de communication. Africa Endeavor, initié par l’Africom, s’inscrit dans une dynamique de réponse collective, visant à créer des standards communs en matière de sécurité et de résilience numérique sur le continent.
Au-delà des discussions techniques, Africa Endeavor 2025 pose les bases d’une coopération à long terme. L’objectif est clair : renforcer la souveraineté numérique des États africains tout en assurant une coordination régionale capable de faire face à des menaces hybrides. À mesure que les armées africaines se modernisent et intègrent des outils numériques, la maîtrise du cyberespace devient une composante incontournable de la sécurité nationale.
L’intérêt d’Africa Endeavor réside aussi dans sa capacité à faire dialoguer experts militaires et civils. Cette approche transversale permet d’impliquer des acteurs variés : autorités nationales, fournisseurs de services, chercheurs et responsables techniques. Le défi reste toutefois immense. Si certains pays ont considérablement progressé, d’autres peinent encore à structurer leur stratégie numérique, faute de ressources ou de volonté politique.
Le forum de Cotonou n’est qu’une étape, mais il traduit une prise de conscience partagée. L’Afrique ne pourra construire un avenir numérique sécurisé qu’en mutualisant ses efforts, en consolidant ses capacités internes et en définissant ses propres priorités. Dans cette optique, le rôle du Bénin, désormais reconnu comme moteur régional, pourrait inspirer d’autres États à adopter une démarche plus proactive face aux menaces numériques.