Des électeurs de l’opposition au Zimbabwe sont inquiets après avoir reçu des SMS les appelant à voter pour le président sortant, Emmerson Mnangagwa. Ces messages contiennent des informations personnelles sur les destinataires, telles que leur nom, leur numéro de téléphone, leur adresse et le bureau de vote dans lequel ils sont inscrits. Les électeurs s’interrogent sur la manière dont ces informations ont été obtenues et craignent d’être intimidés lors des élections, qui se sont souvent accompagnées de violences dans le pays.
Des organisations de la société civile estiment que des dizaines de milliers d’électeurs ont reçu ces messages, qui ont été qualifiés d’intimidants et de ciblés. Pour Tafadzwa Sambire, coordinateur de l’organisation Pachedu, les informations personnelles contenues dans ces messages ne peuvent provenir que de la commission électorale, ce qui constitue une violation de la confidentialité des données des électeurs. Cette collusion entre la commission électorale et le parti au pouvoir remet en question l’impartialité de l’organisation pour organiser des élections libres et transparentes.
Des électeurs s’inquiètent de l’intimidation potentielle
La divulgation des informations personnelles des électeurs a suscité des craintes quant à leur sécurité. Laurence, un résident de la banlieue de Harare qui a reçu un de ces SMS, a déclaré qu’il était inquiet quant à la sécurité de sa famille et qu’il ne savait pas comment ces informations avaient été obtenues. Les électeurs s’inquiètent également du fait que les partisans du parti au pouvoir pourraient utiliser ces informations pour les intimider lors des élections.
Cette tactique d’intimidation a été utilisée lors des élections précédentes et est considérée comme un moyen de dissuader les électeurs de l’opposition de voter. Les organisations de la société civile ont appelé les autorités électorales à enquêter sur l’origine de ces SMS et à protéger les électeurs contre l’intimidation.
Des élections présidentielles et législatives prochainement
La commission électorale a enregistré six millions d’électeurs en prévision des élections présidentielle et législatives, qui devraient se tenir avant la fin août. Cependant, l’intimidation présumée des électeurs par des messages étranges soulève des questions sur l’impartialité des élections à venir. Les organisations de la société civile appellent à des élections libres et transparentes, garantissant le droit des électeurs à voter sans intimidation ni violence.
Fatoumata Diallo