Eva Gretzmacher, une ressortissante autrichienne de 73 ans, a été enlevée samedi soir à son domicile d’Agadez, dans le nord du Niger, par des hommes armés non identifiés. Le ministère autrichien des Affaires étrangères a confirmé l’incident dimanche 12 janvier. Ce premier enlèvement d’un ressortissant européen dans cette ville a provoqué une forte émotion au sein de la communauté locale et internationale.
Eva Gretzmacher, installée à Agadez depuis 28 ans, est très connue pour ses projets sociaux, notamment en faveur des femmes et de l’éducation. Selon des témoignages locaux, elle était considérée comme « une sœur » par les habitants de cette ville saharienne. Samedi soir, ses ravisseurs ont forcé l’entrée de son domicile et l’ont emmenée à bord d’un pick-up vers une destination inconnue, après avoir brutalisé le gardien, selon une source locale.
Le Niger, particulièrement la région d’Agadez, est régulièrement le théâtre d’actes de banditisme et de violences liées à la présence de groupes armés dans le Sahel. Bien que cette zone ait longtemps été considérée comme relativement sûre pour les Européens, le coup d’État militaire de juillet 2023 a exacerbé les tensions et renforcé la vigilance sur les questions de sécurité.
Les forces de défense et de sécurité nigériennes, appuyées par l’Union des Nigériens pour la vigilance et le patriotisme (UNVP), se sont immédiatement mobilisées pour retrouver Eva Gretzmacher. Aucune revendication n’avait été formulée dimanche soir, mais les autorités explorent toutes les pistes pour identifier les auteurs de cet enlèvement et assurer la libération de l’otage.
Selon le média local Aïr Info, Eva Gretzmacher avait déjà été menacée d’enlèvement en 2021, mais aucune tentative n’avait abouti jusqu’à présent. Cet incident suscite des inquiétudes quant à la recrudescence des enlèvements ciblés dans une zone autrefois perçue comme épargnée par les violences touchant d’autres parties du Sahel.
Face à cet enlèvement, la communauté internationale, notamment les autorités autrichiennes, pourrait intensifier la pression sur les autorités nigériennes pour obtenir des résultats rapides. L’affaire met également en lumière la fragilité de la sécurité dans une région stratégique pour la lutte contre les groupes armés au Sahel.