Au Gabon, il n’y aura pas d’observateurs de l’Union européenne (UE) aux prochaines élections. Le pays doit organiser cette année un triple scrutin présidentiel, législatif et local. Mais les représentants de l’UE ont annoncé qu’ils ne déploieraient pas d’équipes pour surveiller le processus de vote. Un signe inquiétant pour l’opposition.
Pour l’opposant Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, vice-président de l’Union nationale, l’absence de ces observateurs ne présage rien de bon : « La mission d’observation de l’Union européenne est notoirement connue comme une mission d’observation sérieuse et fiable. Le fait qu’ils ne soient pas invités par le gouvernement gabonais laisse présager de comment est-ce que le gouvernement gabonais espère voir se dérouler les prochaines élections. Un gouvernement qui a l’intention de passer en force et de truquer les élections n’a aucun intérêt à faire venir la mission d’observateurs de l’Union européenne ».
Bras de fer
Pierre-Claver Maganga Moussavou est chef de file du Parti social-démocrate (PSD). Lui, demande à l’Union européenne d’aller au bras de fer : « Je pense à la non-assistance à personne en danger. L’Union européenne ne peut pas baisser les bras. L’Union européenne peut imposer ses observateurs parce qu’il y a une ingérence pour imposer la démocratie. Il suffit que l’exploitation du pétrole cesse et si on arrête d’exploiter le manganèse, le Gabon n’a plus de ressources ».
Européens crédibles
Une source proche du pouvoir estime que la crise diplomatique de 2016 a laissé des traces encore aujourd’hui. En tout cas, les opposants estiment qu’aucune autre organisation internationale n’est capable d’envoyer une mission d’observation aussi crédible que celle des Européens.