À deux mois de l’élection présidentielle au Ghana, la tension continue de monter entre la Commission électorale et le principal parti d’opposition, le Congrès démocratique national (NDC). Le NDC réclame un audit indépendant du fichier électoral, une demande qui persiste depuis une manifestation organisée il y a deux semaines, malgré le refus de la Commission électorale.
Le NDC justifie cette demande en pointant des anomalies qu’il juge graves, comme le transfert illégal d’électeurs vers d’autres bureaux de vote. Bien que la Commission électorale ait déjà corrigé certaines erreurs, le parti d’opposition reste méfiant et insiste sur la nécessité de vérifier l’intégrité du fichier définitif avant la tenue du scrutin en novembre.
Cette controverse s’inscrit dans un contexte de méfiance persistante entre les acteurs politiques du Ghana, notamment en période électorale. Le NDC, qui a souvent critiqué la gestion des scrutins par la Commission électorale, considère que les erreurs commises pourraient remettre en question la crédibilité des résultats. La transparence et la fiabilité du fichier électoral sont des enjeux majeurs dans ce climat de suspicion.
Pour répondre à ces préoccupations, la présidente de la Commission électorale, Jean Mensa, a réaffirmé la transparence de son institution lors d’une réunion avec l’ensemble des partis politiques. Elle a souligné que les anomalies relevées concernaient le fichier provisoire et non le fichier définitif. Elle estime que l’appel à un audit indépendant est prématuré, car la Commission continue de travailler sur la correction des erreurs.
Malgré ces explications, le NDC demeure sceptique. Omane Boama, le directeur de campagne du parti, craint que ces problèmes ne se reproduisent lors de la présidentielle. Il appelle à un audit non seulement du fichier électoral, mais également du système informatique de la Commission électorale, qu’il juge vulnérable aux manipulations.
Les prochaines semaines seront décisives pour apaiser les tensions. La Commission électorale s’est engagée à publier un fichier corrigé dans les deux semaines à venir. Cette initiative pourrait contribuer à calmer les inquiétudes, mais l’insistance du NDC pour un audit indépendant montre que la confiance entre les parties reste fragile.