La guerre au Soudan, opposant l’armée du général al-Burhan aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti depuis le 15 avril 2023, persiste après près de six mois de conflit. Face à cette situation, des acteurs politiques soudanais se réunissent à Addis-Abeba dans le but de reprendre l’initiative qui semble être entre les mains des militaires.
Cette réunion regroupe plusieurs forces politiques soudanaises qui ne sont pas directement impliquées dans le conflit armé. Présidée par l’ancien Premier ministre Abdallah Hamdok, elle est organisée sous l’égide de l’Union africaine (UA) et de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), une organisation sous-régionale. Elle compte environ 90 participants, représentant diverses forces de la liberté et du changement, des mouvements politico-militaires, des partis politiques, des comités de résistance, ainsi que des mouvements de la société civile. L’objectif central est de faire pression sur les belligérants pour établir une feuille de route permettant de mettre fin au conflit.
La constitution d’un large front civil pour résoudre la crise soudanaise s’avère être un défi de taille, principalement en raison des divisions parmi les partis politiques et les mouvements militaires. Les réunions, qui ont été momentanément suspendues, ont finalement repris leur cours ce lundi matin. Cette initiative marque le retour de l’Union Africaine dans le dossier soudanais après six mois de guerre, une période où l’attention de la communauté internationale a été accaparée par d’autres conflits mondiaux.
Bien que certains groupes soient absents de ces discussions, il est notable que c’est la première fois que des représentants de divers groupes civils se réunissent dans un but commun. Les organisateurs attendaient notamment la participation du Mouvement de libération du Soudan/Nord (SPLM-N) dirigé par Abdel Aziz el Helou et du Sudan Liberation Movement/Army (SLM-AW) d’Abdelwahed al-Nour. Ces deux mouvements armés n’avaient pas signé l’accord de paix de Juba en 2020.
En parallèle, l’armée soudanaise annonce la reprise des négociations avec les FSR à Djeddah, en Arabie Saoudite. La délégation de l’armée se rendra le 26 octobre pour “entamer des négociations” qui avaient été suspendues en juillet en raison de désaccords fondamentaux entre les parties belligérantes.
Selon les derniers chiffres des Nations unies, plus de 7 millions de personnes ont été déplacées et la moitié de la population a un besoin urgent d’assistance alimentaire. Dans ce contexte, la résolution du conflit au Soudan devient une impérieuse nécessité pour alléger les souffrances de la population et rétablir la stabilité dans la région.