Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a averti que toute intervention militaire américaine dans le conflit en cours entre l’Iran et Israël entraînerait des « dommages irréparables » pour les États-Unis. Cette déclaration survient alors que les échanges de frappes entre les deux puissances régionales s’intensifient, provoquant une inquiétude grandissante sur la scène internationale.
Dans un discours retransmis à la télévision nationale le 18 juin, Khamenei a affirmé que l’Iran ne « se rendra jamais face à l’agression sioniste ou à la pression impérialiste », ciblant clairement à la fois Israël et les États-Unis. Ce message de fermeté intervient quelques heures après que l’État hébreu a revendiqué une série de frappes coordonnées contre plus de 40 sites iraniens sensibles, notamment les complexes nucléaires de Natanz et TESA Karaj.
Les représailles iraniennes ne se sont pas fait attendre. Téhéran a lancé plusieurs missiles balistiques, dont certains de type hypersonique Fattah-1, ainsi que des drones explosifs. Des explosions ont été rapportées dans le nord d’Israël, mais aucune victime n’a été confirmée par l’armée israélienne à ce stade. Du côté iranien, le bilan humain est lourd : le ministère de la Santé annonce au moins 585 morts et plus de 1 300 blessés, principalement à Ispahan et Téhéran. Israël déplore pour sa part 24 morts et plus de 500 blessés depuis le début des hostilités.
Cette montée de tensions s’inscrit dans un contexte de confrontation larvée entre les deux pays depuis des années, marquée par des sabotages, des assassinats ciblés et des cyberattaques. Mais l’ampleur des frappes et l’implication directe de forces étatiques annoncent un tournant plus dangereux. Les avertissements de Khamenei visent clairement à dissuader une intervention occidentale directe, notamment alors que les États-Unis redéploient des unités navales en Méditerranée orientale.
À ce stade, Washington n’a pas officiellement réagi aux menaces iraniennes. Le Pentagone a néanmoins confirmé le redéploiement de navires de guerre « par précaution », tandis que les chancelleries occidentales appellent au calme. António Guterres, secrétaire général de l’ONU, a exhorté à un cessez-le-feu immédiat, un appel repris par plusieurs capitales, dont Pékin, Ankara et Bruxelles.
Au-delà de la confrontation militaire, cette crise ravive les inquiétudes sur la prolifération nucléaire et les risques d’un embrasement régional. La frappe israélienne contre des sites nucléaires iraniens et la réponse balistique de Téhéran laissent craindre une dégradation rapide de la sécurité au Moyen-Orient. Pour les analystes, un nouveau cycle de violence pourrait affaiblir davantage les mécanismes de médiation déjà fragiles, notamment après l’échec des négociations sur le nucléaire iranien.