Kémi Séba, figure emblématique du panafricanisme, a annoncé ce 5 janvier sa candidature à l’élection présidentielle béninoise de 2026. Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, il a affirmé avoir cédé aux sollicitations répétées de ses concitoyens, déclarant : « Après des mois et des mois de réflexion, pour ne pas dire des années, j’ai décidé d’accepter vos demandes incessantes. »
Dans son message, Kémi Séba a insisté sur sa vision d’un Bénin libéré de toute forme de domination néocoloniale. « Nous avancerons ensemble et nous libérerons le pays », a-t-il déclaré, appelant à une “résurrection d’un peuple qu’on a trop longtemps voulu écraser mais que nul ne peut exterminer”. Ce discours s’inscrit dans la continuité de ses engagements à la tête de l’ONG Urgences panafricanistes.
De son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, Kémi Séba est une figure controversée mais influente du militantisme africain. Depuis des années, il s’est distingué par ses prises de position virulentes contre le franc CFA, qu’il considère comme un outil de domination économique, et par ses appels à l’unité africaine face aux puissances étrangères. Son engagement a fait de lui une voix écoutée mais également une cible des autorités.
L’entrée de Kémi Séba dans la course présidentielle pourrait bouleverser le paysage politique béninois. Si certains voient en lui un espoir de rupture avec l’ordre établi, d’autres s’interrogent sur sa capacité à transformer son militantisme en un programme politique concret. Les prochains mois seront déterminants pour jauger son influence réelle sur l’électorat.
L’annonce de cette candidature suscite déjà des réactions contrastées. Tandis que ses partisans célèbrent une étape historique dans la lutte panafricaine, des voix critiques rappellent son passé tumultueux et ses démêlés avec la justice. Certains analystes politiques estiment que son parcours militant pourrait autant être un atout qu’un frein face aux électeurs plus modérés.
La candidature de Kémi Séba soulève des questions plus larges sur la place des idéaux panafricanistes dans les institutions politiques africaines. Alors que le militantisme a souvent été confiné aux discours et aux manifestations, cette démarche pourrait marquer une nouvelle étape vers leur institutionnalisation. Toutefois, il reste à voir si ce mouvement trouvera un écho suffisant dans les urnes pour transformer le rêve en réalité.