Le XIXe sommet de la Francophonie, tenu à Paris, s’est clôturé avec l’annonce de l’élargissement de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), mais sans la présence du président congolais Félix Tshisekedi. Ce dernier a boycotté la session finale en raison de tensions diplomatiques liées au silence de son homologue français, Emmanuel Macron, sur la crise dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
L’OIF, qui regroupe désormais 93 États et gouvernements, a accueilli cinq nouveaux membres, dont l’Angola, qui devient observateur, et le Ghana, qui passe au statut de membre à part entière. L’institution continue de renforcer son influence, notamment avec l’adhésion de régions telles que la Sarre, la Nouvelle-Écosse et la Polynésie française. Cette expansion reflète la dynamique de l’organisation, vantée par sa secrétaire générale, Louise Mushikiwabo, lors de son discours de clôture.
La participation du président Tshisekedi a été marquée par un incident diplomatique, suite à la non-mention par Emmanuel Macron de la crise dans l’Est de la RDC lors de son discours à Villers-Cotterêts. Cette omission a provoqué la colère du dirigeant congolais, qui a décidé de ne pas participer au déjeuner officiel ni à la session de clôture. La résolution finale du sommet, qui dénonçait pourtant les violations des droits en RDC et les actions des groupes armés, n’a pas suffi à apaiser les tensions.
Malgré les tensions, la France reste déterminée à jouer un rôle de médiateur dans le conflit entre la RDC et le Rwanda. Emmanuel Macron a réaffirmé le soutien de la France à une médiation angolaise et a appelé au retrait des groupes armés, dont le M23 et les troupes rwandaises, présents dans l’Est de la RDC. Le président français a également plaidé pour un dialogue politique inclusif afin de restaurer la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays.
En marge du sommet, Emmanuel Macron a tenté de jouer les intermédiaires entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame, président du Rwanda. Bien que des discussions séparées aient eu lieu avec chacun d’eux, le projet d’une rencontre entre les deux dirigeants reste incertain. Si la France souhaite faciliter une rencontre sous médiation angolaise, les autorités rwandaises ne semblent pas convaincues de son utilité, affirmant que ce type de réunions n’a d’intérêt que si des avancées concrètes sont possibles.
#RDC: Des sources proches de la délégation congolaise, ACP apprend que le Président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi ne prevoit pas de participer aux séances à huis clos prévues l'après-midi de samedi dans le cadre du sommet de la Francophonie, en… pic.twitter.com/Meu51xtQJ9
— acp.cd (@acprdcongo) October 5, 2024