En RDC, la société locale Buenassa Sarl pilotera un projet de construction d’une usine de 350 millions de dollars pour transformer le cuivre et le cobalt provenant de l’exploitation minière artisanale. C’est ce que rapporte Bloomberg cette semaine, citant des sources proches du dossier.
Selon l’homme d’affaires congolais Eddy Kioni, à la tête de Buenassa, l’objectif est de produire des cathodes de cuivre et de l’hydroxyde de cobalt, des matériaux précurseurs pour les batteries des véhicules électriques. Le projet est soutenu par le gouvernement congolais et la société de conseil financier Delphos International basée à Washington qui a accepté d’aider Buenassa à mobiliser les fonds.
Le nom de l’Entreprise générale de cobalt, créée depuis quelques années pour formaliser l’exploitation artisanale de cobalt, mais qui n’a jamais pu démarrer ses activités, a également été mentionné. Si les obstacles qui bloquent son fonctionnement sont levés, la société publique pourrait alimenter la future usine avec le métal acheté auprès des artisans miniers.
Notons que le projet de Buenassa intervient alors que le gouvernement congolais cherche à obtenir un contrôle accru sur ses ressources minérales, particulièrement le cuivre et le cobalt qui sont indispensables à la transition énergétique.
Alors que l’essentiel de cette production est exporté vers la Chine pour être raffiné, l’installation d’une fonderie locale apporterait plus de valeur ajoutée au produit et aiderait le pays à tirer davantage profit de la chaine d’approvisionnement autour des métaux de batterie.
Pour rappel, la RDC assure environ 70 % de l’approvisionnement mondial en cobalt et 15 % à 30 % de cette production provient de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle. Les conditions de travail de ces artisans miniers font néanmoins l’objet de critiques régulières de la part d’ONG et d’institutions spécialisées dans les droits de l’Homme, qui dénoncent le non-respect des règles de sécurité et le travail des enfants dans les mines.