Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont officiellement saisi le Conseil de sécurité des Nations unies, demandant des mesures contre l’Ukraine qu’ils accusent de soutenir le terrorisme. Cette requête intervient après une attaque meurtrière en juillet dernier contre l’armée malienne et ses alliés russes, revendiquée par des groupes rebelles maliens.
Les accusations portées par les trois pays sahéliens s’appuient sur une déclaration d’un porte-parole de l’agence ukrainienne de renseignement militaire. Ce dernier a affirmé publiquement que Kiev avait fourni des informations cruciales aux rebelles maliens, leur permettant de réussir cette embuscade. Pour les gouvernements de Bamako, Ouagadougou et Niamey, cet aveu constitue une preuve indiscutable de l’implication de l’Ukraine dans le soutien aux groupes terroristes dans la région.
Le contexte de ces accusations est particulièrement tendu. Le 27 juillet 2024, le Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA) et le Groupe de soutien à l’islam et aux Musulmans (JNIM), affilié à al-Qaïda, ont revendiqué une attaque contre les forces maliennes et leurs alliés russes dans le nord-est du Mali. Ces événements surviennent dans un climat de violence croissante au Sahel, où les forces armées locales luttent contre des groupes djihadistes depuis plusieurs années.
Face à cette situation, les trois États sahéliens exigent des actions concrètes de la part des Nations unies. Ils appellent à des sanctions contre l’Ukraine et soulignent l’importance de contrer tout soutien étranger qui pourrait renforcer les groupes terroristes opérant en Afrique. La lettre conjointe envoyée au Conseil de sécurité souligne l’urgence de cette demande.
La décision du Mali et du Niger de rompre leurs relations diplomatiques avec l’Ukraine reflète la gravité de la situation. Pour ces pays, les propos de l’officiel ukrainien ne laissent aucun doute quant au soutien direct de Kiev aux activités terroristes dans la région, justifiant ainsi leur démarche auprès des Nations unies.
Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer la réponse du Conseil de sécurité. Si des sanctions étaient effectivement prises contre l’Ukraine, cela pourrait marquer un tournant dans les relations internationales au Sahel, où les enjeux de sécurité sont plus que jamais au centre des préoccupations.