Les autorités de transition au Burkina Faso ont lancé le 23 novembre à Ouagadougou la construction de la première raffinerie d’or, principale ressource minérale du pays. L’usine dont l’entrée en production est prévue pour 2024 devrait avoir une capacité de production annuelle de 150 tonnes d’or pur à 99,99 %, soit environ 400 kg par jour. Selon Ismaël Sibi, PDG de Marena Gold, société cogérante de la raffinerie, les premiers lingots d’or, d’une teneur de 22 carats, sortiront de cette raffinerie dans onze mois. En outre, cette raffinerie permettra la création de 100 emplois directs et 5 000 emplois indirects, d’après Ismaël Sibi.
« Il n’est plus question pour nous d’amener notre or à l’extérieur pour le raffiner. Nous le raffinerons sur place, nous savons quelle est la teneur réelle de l’or brut qui sort. Ça, c’est très important », a déclaré le président de transition et capitaine Ibrahim Traoré, au cours d’une cérémonie de lancement de la construction de la raffinerie dans la capitale burkinabée. « Depuis un certain temps, l’or est devenu le premier produit d’exportation [du pays]. Mais nous n’avons pas de contrôle sur l’or (…). Aujourd’hui, nous avons décidé de mettre toute une chaîne en place », a-t-il ajouté.
Au Burkina Faso, la production aurifère a reculé de 13,7 % en 2022 par rapport à 2021, passant de 66,8 à 57,6 tonnes. Selon les données de l’Initiative pour la transparence dans les industries minières extractives (ITIE), le secteur minier contribuait pour 14,3 % aux recettes de l’Etat burkinabé. Par ailleurs, « beaucoup d’or sort du Burkina de façon frauduleuse et cela contribue d’ailleurs à alimenter le terrorisme », a affirmé le capitaine Ibrahim Traoré.
Achille Gadom