Le concert « Solidarité Congo » se tiendra bien le 7 avril à l’Accor Arena de Paris, malgré les vives protestations liées à la date choisie. L’événement, qui vise à soutenir les enfants victimes du conflit entre l’armée congolaise et le groupe M23, suscite des débats en raison de son organisation le même jour que le début des commémorations du génocide des Tutsis. En dépit des critiques, les organisateurs assurent que la date n’est pas politique mais résulte simplement de la disponibilité des artistes et de la salle.
Le concert, qui réunira des artistes tels que Gims et Youssoupha, se veut un message de paix. Il est destiné à lever des fonds pour venir en aide aux enfants touchés par la guerre en République Démocratique du Congo (RDC). Les organisateurs, tout en soulignant l’aspect humanitaire de l’événement, insistent sur le fait que la date choisie n’a aucune connotation politique. Cependant, cette explication n’a pas suffi à apaiser les tensions, notamment avec le Rwanda, dont le gouvernement a vivement critiqué la coïncidence de la date avec les commémorations du génocide.
La polémique s’est intensifiée début mars, lorsque l’ambassadeur rwandais à Paris a qualifié ce choix de « consternant ». Le 7 avril marque en effet le début des cérémonies de commémoration du génocide des Tutsis, un événement qui reste une douleur vive pour le peuple rwandais. Ce contexte délicat a également poussé l’UNICEF, partenaire de l’événement, à se retirer, soulignant les tensions que pourrait provoquer un tel événement à cette date. La situation met en lumière les relations diplomatiques complexes entre le Rwanda et la RDC, particulièrement en raison du soutien supposé du Rwanda au groupe M23.
Le maintien du concert à cette date pourrait avoir des répercussions diplomatiques et médiatiques. Le choix de ne pas modifier la date, malgré la controverse, peut être interprété comme un acte symbolique de soutien à la paix, d’autant plus que des discussions ont eu lieu récemment entre les présidents de la RDC et du Rwanda à Doha. Toutefois, cette décision pourrait aussi exacerber les tensions régionales, en particulier à l’approche des cérémonies du génocide. L’événement risque de susciter des réactions de la part de groupes rwandais, notamment l’Association des Rwandais de France, qui prévoit une manifestation à Paris le jour du concert.
L’artiste Gims, l’une des têtes d’affiche du concert, est au centre d’une polémique supplémentaire. Son engagement dans cet événement est critiqué par certains membres de la diaspora rwandaise en raison de propos passés qu’ils jugent haineux. Ces accusations ont alimenté les appels à boycotter l’événement, qu’ils qualifient de « concert de la honte ». L’artiste, de son côté, a exprimé son désir de participer à un événement de paix et de solidarité, mettant en avant sa volonté de soutenir la cause des enfants victimes du conflit en RDC.
Face aux critiques, les organisateurs réaffirment leur engagement pour la cause des enfants et la paix. Les fonds récoltés lors du concert seront destinés à des associations basées à Goma et à la fondation « Give Back Charity » du chanteur Dadju. Solidarité Congo insiste sur le fait que cet événement doit être un moment de respect « de tous les peuples et de toutes les mémoires », soulignant son caractère humanitaire. L’enjeu, au-delà de la levée de fonds, est de démontrer que la solidarité transcende les clivages politiques et ethniques.