Après sept ans de travail, les chercheurs du Programme national de sélection et d’amélioration variétale-production de semences (PNSAV-PS) piloté par le Dr Yonelle Déa Moukoumbi ont développé de nouvelles variétés de riz adaptées aux sols gabonais. Au nombre de cinq, ces nouvelles variétés ont été présentées lors de la cérémonie de lancement des journées de dégustation du riz « Made in Gabon » le 24 juillet 2024 à Libreville.
Ces nouvelles variétés ont été expérimentées à Kougouleu, un village situé à environ 55 km de Libreville, la capitale du pays. La station couvre une superficie d’environ 10 hectares dont seulement 3 hectares sont valorisés pour les activités de recherche fondamentale et de recherche-développement. « Nous avons cinq variétés qui sont prêtes pour l’homologation et leur inscription dans le tout premier catalogue national des variétés de riz du Gabon. Par la suite, nous passerons à la production proprement dite avec la distribution de ces semences aux différents producteurs », explique le Dr Yonelle Déa Moukoumbi, porteuse du projet. L’objectif est de relancer la production de riz dans le pays afin de réduire les importations massives de cet aliment de base au Gabon. Selon les données du Conseil gabonais des chargeurs, les importations de riz au Gabon en 2023 sont estimées à plus de 95 286 tonnes pour une valeur de plus de 41 milliards de FCFA.
Ces variétés de riz ont été développées avec un « fond génétique de la Corée du Sud ». Ensuite, des croisements ont été réalisés par les chercheurs sud-coréens « car nous n’avons pas de facilités. Après cette étape, ils nous ont envoyé le matériel et nous avons suivi les protocoles de recherche afin de pouvoir identifier les semences qui s’adaptent aux sols gabonais. Ainsi, nous avons obtenu cinq variétés non parfumées mais de bonne qualité », a expliqué le Dr Yonelle Déa Moukoumbi. En plus de ces cinq variétés non parfumées , « cinq autres variétés parfumées ont été introduites. Nous avons mis l’accent sur le super Basmati et le Basmati, qui sont des riz parfumés de bonne qualité », poursuit-elle.
Cependant, plusieurs Gabonais restent sceptiques quant à la réussite de ce projet, car, selon eux, un projet similaire avait été lancé il y a quelques années sans succès. Mais le Dr Yonelle Déa Moukoumbi se veut rassurante. Pour elle, avec des semences adaptées aux sols et au climat gabonais, le projet est bien parti pour réussir. Toutefois, il faut un accompagnement financier de l’État gabonais.
Mis en place en 2018, le PNSAV-PS a conduit ces activités de sélection des variétés de riz en partenariat avec le Kafaci (organisme intergouvernemental sud-coréen), l’Agence japonaise pour la coopération internationale (JICA), AfricaRice…
SG