Le gouvernement malien a pris la décision de suspendre la diffusion de la chaîne de télévision française TV5 Monde pour une durée de trois mois. Cette décision, annoncée par la Haute autorité de la communication (HAC) du Mali, est motivée par des manquements jugés graves dans un reportage diffusé le 26 août 2024, lequel n’aurait pas respecté les règles d’éthique journalistique.
D’après le communiqué de la HAC, le reportage en question présente une vision partiale des événements. Le journaliste de TV5 Monde n’aurait pris en compte que les informations provenant de ses propres sources, qualifiées de “concordantes”, sans inclure la version des Forces armées maliennes (FAMAs). Ce manque d’équilibre dans le traitement de l’information est l’une des raisons principales qui ont poussé les autorités maliennes à prendre cette mesure.
La relation entre le Mali et les médias internationaux, en particulier français, s’est détériorée ces dernières années. Depuis le coup d’État militaire de 2021 et le retrait des forces françaises de l’opération Barkhane, le gouvernement malien a montré une attitude de plus en plus restrictive vis-à-vis des médias étrangers. TV5 Monde avait déjà été avertie en mai 2023 pour des manquements similaires dans ses reportages, mettant en lumière une tension persistante entre les autorités maliennes et la presse internationale.
Cette nouvelle suspension pourrait marquer une volonté accrue du Mali de contrôler plus strictement le discours médiatique, surtout en ce qui concerne les sujets touchant à la sécurité nationale. Les autorités maliennes insistent sur la nécessité d’un traitement équilibré et impartial des informations diffusées dans le pays, particulièrement dans un contexte de lutte contre les groupes armés terroristes. Cela soulève des questions sur la liberté de la presse et sur l’avenir des relations entre le Mali et les médias internationaux.
Pour TV5 Monde, cette suspension constitue un sérieux coup porté à sa couverture de l’actualité malienne. La chaîne devra probablement adapter sa ligne éditoriale afin de répondre aux exigences des autorités maliennes si elle souhaite reprendre ses activités dans le pays. Une attention accrue sera certainement portée sur la rigueur journalistique et l’équilibre des reportages concernant le Mali.
Ce type de sanctions, de plus en plus fréquentes en Afrique, pourrait inciter d’autres pays à suivre l’exemple du Mali, renforçant ainsi le contrôle des gouvernements sur les médias internationaux. La question de l’indépendance des journalistes et de la liberté d’informer reste donc au centre des débats, tant au niveau national qu’international.