Le maréchal Khalifa Haftar, figure influente de l’est de la Libye, a récemment lancé un appel en faveur d’une répartition équitable des recettes pétrolières. Ces revenus constituent la principale source de financement du pays et sont souvent au centre des conflits entre les factions rivales de l’est et de l’ouest. Actuellement, la Compagnie nationale de pétrole et la Banque centrale, basées à Tripoli dans l’ouest du pays, sont responsables de leur gestion.
Un ultimatum pour une haute commission
Lors d’un discours à Ar-Rajma, près de Benghazi dans l’est libyen, le maréchal Haftar a appelé les autorités de Tripoli à former une haute commission chargée de mettre en place des mesures financières visant à assurer une gestion équitable des fonds publics et des revenus pétroliers. Il a donné à cette commission un délai de deux mois pour présenter ses résultats. En cas d’absence de réponse, il a averti qu’il prendrait des mesures militaires. “Les forces armées seront prêtes à agir en temps voulu”, a déclaré Khalifa Haftar, menaçant ainsi le gouvernement de Tripoli dirigé par Abdel Hamid Dbeibah en raison de sa gestion financière.
Les défis persistants pour le gouvernement de Tripoli
Le gouvernement actuellement en place, désigné par l’ONU en février 2021, avait pour mission de mener le pays vers des élections générales en 2022, mais il a échoué à remplir cette tâche. La communauté internationale a maintenu ce gouvernement en fonction afin d’organiser des élections espérées d’ici la fin de cette année, mais les Libyens ne parviennent toujours pas à s’entendre sur le cadre juridique de ces élections.
Des menaces de blocage économique
Il y a plus d’un an, les divisions se sont réapparues et le Parlement basé dans l’est a nommé un nouveau gouvernement. Le chef de ce gouvernement parallèle, Oussama Hamad, a récemment menacé de bloquer les exportations d’hydrocarbures et a exigé la saisie des revenus pétroliers gérés par les rivaux de l’ouest libyen. En réponse à ces menaces, Richard Norland, l’ambassadeur américain à Tripoli, a appelé les acteurs politiques à renoncer à un blocage pétrolier qui aurait des conséquences graves sur l’économie du pays. Cependant, le maréchal Haftar a accusé Norland de s’immiscer dans les affaires internes de la Libye, affirmant que certains ambassadeurs, en particulier Norland, n’ont pas réussi à contribuer à la résolution de la crise libyenne et ont au contraire exacerbé les différends entre les Libyens.