Le Nigeria a officiellement rejoint la compétition africaine pour accueillir un Grand Prix de Formule 1, annonçant la semaine dernière un projet ambitieux soutenu par l’ancien footballeur Marvin Sordell. Cette initiative place le géant ouest-africain en concurrence directe avec le Rwanda, l’Afrique du Sud et le Maroc, tous candidats pour ramener la discipline reine du sport automobile sur le continent.
La stratégie nigériane s’articule autour d’un partenariat en cours de finalisation avec l’entreprise Opus Race Promotions pour ériger un nouveau circuit automobile à Abuja. Ce projet dépasse le simple tracé de course : il prévoit l’intégration d’une piste de karting, d’infrastructures hôtelières et d’un musée consacré au sport automobile. L’ensemble formera un complexe destiné à valoriser les liens historiques entre la Formule 1 et l’Afrique, positionnant le Nigeria comme une destination incontournable pour les amateurs de sports mécaniques.
La Formule 1 n’a plus foulé le sol africain depuis 1993, lors du dernier Grand Prix d’Afrique du Sud disputé sur le circuit de Kyalami, près de Johannesburg. Cette longue absence constitue un argument de poids que l’Afrique du Sud tente d’exploiter dans sa propre candidature. Le Rwanda, de son côté, bénéficie du soutien médiatique de Lewis Hamilton, septuple champion du monde, qui milite activement pour le retour de la F1 sur le continent de ses origines.
Le Maroc représente sans doute le concurrent le plus sérieux avec un projet pharaonique évalué à 1,2 milliard de dollars. Le royaume chérifien développe un complexe au nord de Tanger, conçu selon les standards les plus exigeants du sport automobile international sous la direction d’Éric Boullier, ancien directeur de McLaren et du Grand Prix de France. L’ambition marocaine ne se limite pas à la F1, visant également à attirer le MotoGP et d’autres disciplines mécaniques.
Cette multiplication des candidatures africaines pour la Formule 1 s’inscrit dans une dynamique plus large de soft power continental. Ces initiatives, annoncées dans la foulée des accords sportifs de la République démocratique du Congo avec le Milan AC et le FC Barcelone, révèlent comment les dirigeants africains perçoivent désormais le sport comme un instrument stratégique de rayonnement international et de promotion de leurs territoires.
Au-delà du prestige, l’accueil d’un Grand Prix de Formule 1 représente un catalyseur économique majeur. Les retombées touristiques, médiatiques et infrastructurelles peuvent transformer durablement l’image d’un pays et stimuler des secteurs connexes. Pour le Nigeria, première économie africaine, cette ambition s’inscrit dans une volonté de diversification au-delà des hydrocarbures, tandis que ses concurrents y voient une opportunité de consolider leur positionnement géostratégique sur l’échiquier continental et mondial.