Le Zimbabwe a annoncé la suspension de tous les droits de douane sur les produits américains dans un geste diplomatique visant à apaiser les tensions commerciales avec les États-Unis. Cette décision survient après l’imposition par Washington de nouvelles taxes sur les importations en provenance du Zimbabwe, une manœuvre que le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, espère inverser par cette concession. En choisissant de communiquer cette décision via le réseau social X, il exprime clairement sa volonté de maintenir un dialogue ouvert avec l’administration Trump.
La décision de suspendre les droits de douane concerne l’ensemble des produits en provenance des États-Unis, ce qui pourrait potentiellement augmenter les échanges commerciaux entre les deux pays. En 2024, les exportations zimbabwéennes vers les États-Unis ont atteint une valeur de 110 millions de dollars, une somme modeste au regard des volumes échangés par les grandes puissances économiques. Toutefois, cette somme est significative pour le Zimbabwe, un pays qui bénéficie d’une balance commerciale favorable, notamment grâce à ses exportations de tabac, de sucre et de minéraux de fer.
Les relations commerciales entre les États-Unis et le Zimbabwe sont marquées par des tensions depuis plusieurs années, exacerbées par les sanctions économiques américaines et la politique intérieure du Zimbabwe. L’imposition par Washington de nouvelles taxes de 18 % en 2024 sur les importations en provenance du pays africain s’inscrit dans un contexte mondial où les États-Unis multiplient les taxes douanières contre leurs partenaires commerciaux. Cependant, le Zimbabwe, un petit acteur sur la scène économique mondiale, cherche à préserver des liens commerciaux vitaux avec des pays comme les États-Unis, malgré la faiblesse de ses échanges.
L’avenir de cette initiative zimbabwéenne reste incertain. Si la suppression des taxes pourrait favoriser un certain apaisement, la stratégie de Donald Trump, oscillant entre l’usage des tarifs douaniers comme outil de négociation et l’affirmation qu’ils sont destinés à durer, laisse planer une ambiguïté sur l’efficacité de cette mesure. L’évolution des relations économiques entre les deux pays dépendra largement de la manière dont les États-Unis réagiront à ce geste du Zimbabwe et de la réponse du président Trump à l’argumentaire diplomatique zimbabwéen.
Cette décision s’inscrit dans une démarche plus large de diversification des partenariats commerciaux du Zimbabwe. Si le pays a toujours entretenu des liens avec des voisins comme l’Afrique du Sud ou la Chine, l’économie zimbabwéenne reste fortement dépendante de certains secteurs d’exportation spécifiques, notamment le tabac. Ce choix de réduire les taxes sur les produits américains pourrait permettre de renforcer ces secteurs en stimulant les exportations et en attirant davantage d’investissements étrangers.
Des experts zimbabwéens soulignent que cette mesure pourrait offrir un répit au secteur privé, notamment dans les domaines du tabac et des minéraux. Cependant, certains restent sceptiques quant à la capacité de cette politique à transformer les relations commerciales avec les États-Unis à long terme. « Bien que le geste de suspension des taxes soit apprécié, il reste à voir si cela suffira à inverser la tendance de l’administration Trump, qui semble plus intéressée par la politique intérieure que par des concessions diplomatiques », analyse un économiste basé à Harare.