En République démocratique du Congo, la capitale Kinshasa a été le théâtre de manifestations significatives ce lundi 12 février. Des dizaines de citoyens congolais se sont mobilisés contre les représentations diplomatiques occidentales et la Monusco, exprimant leur exaspération face à ce qu’ils considèrent comme une indifférence face aux conflits sanglants qui déchirent l’est du pays. L’intervention de la police, marquée par l’usage de gaz lacrymogène, a visé à disperser les foules en colère.
Les protestataires, certains venus à moto, d’autres à pied, n’ont pas caché leur colère. Devant l’impossibilité d’accéder aux installations de la Monusco, ils ont improvisé un barrage avec des pneus enflammés, entonnant des chants de révolte face aux forces de l’ordre. Bruno, un manifestant, exprime sans détour le sentiment de trahison ressenti par la population : « Que la Monusco s’en aille, nous n’avons pas besoin d’elle… Nous voulons qu’ils partent. » Cette déclaration souligne un rejet catégorique de l’intervention internationale, jugée inefficace.
Ces événements surviennent dans un contexte de violence et de tensions accrues dans l’est de la RDC, où l’armée nationale fait face aux rebelles du M23. La présence de la Monusco, mission onusienne destinée à la stabilisation du Congo, ainsi que l’implication des puissances occidentales, sont de plus en plus contestées. Les manifestations de ce lundi ne sont que le dernier épisode d’un mécontentement croissant au sein de la population congolaise.
Ces manifestations soulèvent des questions sur les perspectives d’apaisement et de stabilité dans la région. Les critiques à l’égard de l’efficacité des actions internationales et la demande croissante d’un retrait symbolisent un désir de souveraineté et de gestion autonome des conflits. La réunion d’urgence convoquée par le vice-Premier ministre chargé des Affaires étrangères, visant à exprimer les regrets du gouvernement et à assurer la sécurité des missions diplomatiques, témoigne d’une volonté de maintenir le dialogue. Toutefois, le chemin vers la résolution du conflit et la réconciliation avec la communauté internationale semble semé d’embûches.