Le 11 août dernier, lors d’une rencontre avec le président nigérien Abdourahamane Tiani, Nathalie Yamb, activiste panafricaniste, a affirmé avec conviction que les sanctions européennes imposées à son encontre ne sont qu’une confirmation de la justesse de son combat. La militante, connue pour ses positions radicales en faveur de la souveraineté africaine, a exprimé son refus de céder face à la pression internationale. Pour elle, ces sanctions sont un signe que sa lutte pour libérer l’Afrique de l’influence coloniale, notamment française et européenne, est sur la bonne voie.
Un peu plus d’un mois après que l’Union Européenne lui ait infligé des sanctions, Nathalie Yamb a rappelé la nature de ces accusations : vouloir repousser la France et l’Europe hors du continent africain. Pour l’activiste, ces mesures répressives ne font qu’accroître sa détermination à poursuivre son combat. Elle a dénoncé ce qu’elle considère comme une tentative de museler une voix qui s’élève contre l’hégémonie occidentale en Afrique, et notamment contre les relations asymétriques héritées du colonialisme. Dans cet échange avec le Président Tiani, elle a réaffirmé son soutien aux dirigeants de la junte militaire nigérienne, leur assurant qu’elle continuerait à les soutenir dans leur quête de souveraineté.
Nathalie Yamb s’inscrit dans un mouvement plus large de contestation de l’influence française et européenne en Afrique, dont les racines remontent à l’histoire coloniale. Après l’indépendance des pays africains dans les années 1960, les anciennes puissances coloniales ont cherché à maintenir des liens économiques, politiques et militaires avec leurs anciennes colonies, via des accords souvent jugés inégaux. Yamb et ses alliés dénoncent ces accords et s’opposent fermement à toute forme de néocolonialisme. Ses prises de position en faveur des régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger sont vues par certains comme une opposition directe à l’influence occidentale, notamment la France, qui a récemment intensifié ses actions militaires dans la région Sahelienne.
L’avenir de la lutte menée par Nathalie Yamb semble s’inscrire dans une dynamique plus vaste d’émancipation des pays africains. Cependant, cette résistance face aux puissances européennes pourrait avoir des conséquences imprévisibles sur les relations diplomatiques entre l’Afrique et l’Europe. Si certains pays africains, comme le Niger, semblent désormais tournés vers des alternatives, notamment avec la coopération russe, il reste à savoir si cette mouvance souverainiste pourra réellement s’imposer sur le continent. L’UE, tout en cherchant à protéger ses intérêts stratégiques en Afrique, pourrait se retrouver à gérer des rapports de force de plus en plus tendus avec des pays dont les gouvernements s’affranchissent progressivement de son influence.
Pour Nathalie Yamb, les sanctions européennes peuvent être un prix à payer dans un combat idéologique d’une grande intensité. Toutefois, ces sanctions ne font qu’alimenter sa conviction que son combat pour la souveraineté africaine est légitime. Elle bénéficie également d’un soutien populaire parmi certains segments de la population africaine, particulièrement ceux qui considèrent la lutte contre la domination étrangère comme essentielle pour le développement d’une Afrique indépendante et libre. Mais cette position ne va pas sans risques. Elle expose aussi les pays et mouvements panafricains qui la soutiennent à une marginalisation croissante sur la scène internationale, en particulier avec des sanctions économiques ou diplomatiques qui pourraient être mises en place à leur encontre.
À mesure que l’Afrique s’engage sur la voie de la décolonisation économique et politique, le combat de figures comme Nathalie Yamb pourrait bien faire émerger des tensions internes au sein du continent. La voie de la rupture avec les puissances occidentales, bien que prometteuse pour certains, comporte aussi des risques géopolitiques majeurs, avec des possibles répercussions sur la stabilité régionale. L’enjeu pour l’Afrique sera de trouver un équilibre entre souveraineté et diplomatie internationale, tout en préservant ses ressources et son indépendance économique face à des puissances globales déterminées à maintenir leur influence sur le continent.