Le 24 février, le Sénégal a lancé sa stratégie numérique, le « New Deal Technologique », un projet ambitieux visant à positionner le pays comme un leader du numérique en Afrique d’ici 2034. Ce plan d’une valeur de 1,7 milliard de dollars (environ 1105 milliards de FCFA) englobe des mesures concrètes pour intégrer les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans tous les secteurs de l’économie sénégalaise.
La stratégie repose sur quatre axes majeurs. Le premier, centré sur la souveraineté numérique, a pour objectif de réduire la dépendance du Sénégal aux technologies étrangères et de promouvoir le développement de solutions locales, tout en renforçant la cybersécurité et en construisant des centres de données nationaux. Le deuxième axe porte sur la numérisation des services publics, avec l’ambition de dématérialiser 90 % des services d’ici 2034, facilitant ainsi l’accès des citoyens à des services plus rapides et plus efficaces.
Ce lancement s’inscrit dans un contexte où le Sénégal cherche à diversifier son économie, de plus en plus tournée vers les technologies. Historiquement, le pays a vu ses investissements dans le numérique augmenter, soutenus par des réformes gouvernementales et des initiatives telles que le Plan Sénégal Émergent (PSE). En misant sur le numérique, le gouvernement espère stimuler l’innovation et attirer les investisseurs étrangers, tout en renforçant l’autonomie du pays dans un secteur stratégique.
D’ici 2034, le Sénégal vise à devenir l’un des trois premiers pays africains dans l’exportation de services numériques, un objectif ambitieux au regard de sa position actuelle. Le plan prévoit également la création de plus de 500 start-up et l’emploi de 150 000 personnes dans le secteur numérique. Ces objectifs s’accompagnent d’une vision plus large, celle de faire du Sénégal un centre régional et international de la technologie, attirant à la fois les talents et les investissements étrangers.
Le Digital Master Plan, qui accompagne cette stratégie, comprend 12 programmes prioritaires, allant de l’amélioration de l’infrastructure numérique à la promotion des start-up locales. Parmi les initiatives phares figurent l’introduction de l’identité électronique, la signature numérique et des solutions d’interopérabilité des services publics. Ces mesures sont censées favoriser la transparence et l’efficacité administrative tout en améliorant l’expérience des citoyens.
Le plan nécessite un financement mixte, avec une part importante déjà assurée. En effet, 950 milliards de FCFA ont été identifiés, dont 150 milliards provenant de financements privés. Toutefois, pour atteindre les objectifs fixés, il reste un déficit de 155 milliards de FCFA. L’atteinte de ces ambitions dépendra de la capacité du gouvernement à mobiliser ces ressources manquantes et à surmonter les défis liés à l’infrastructure et à la formation des ressources humaines. Le succès de cette stratégie pourrait en faire un modèle pour d’autres pays africains.