Le bloc formé par le Mali et le Burkina Faso autour de la junte au Niger a promis de défendre le pays contre toute forme d’agression, alors que la force en attente de la CEDEAO est désormais prête pour une offensive, en cas d’échec des négociations. Avec le Niger, le bloc s’est même réuni à Niamey pour peaufiner un plan de riposte.
Le Mali et le Burkina Faso préparent leur riposte en soutien au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du Niger. Les deux pays qui ont très tôt manifesté leur soutien ferme aux putschistes de Niamey auraient déployé des avions militaires pour défendre le nouveau pouvoir nigérien contre une intervention de la CEDEAO.
« A travers ce déploiement de vecteurs aériens dans notre pays, le Mali et le Burkina Faso traduisent en acte concret, leurs engagements contenus dans leur communiqué conjoint de solidarité », a rapporté la RTN, la télévision nationale nigérienne. En marge de ce déploiement, ajoute le média, les officiers d’état-major burkinabè et maliens ont rejoint ceux du Niger pour une réunion conjointe à Niamey, en vue de « peaufiner le plan de riposte contre l’agression lâche et injuste programmé par la CEDEAO ».
Par ailleurs, une autre opération menée conjointement par les autorités militaires nigériennes et burkinabè a permis à 311 camions en attente à Kaya (au Burkina Faso), et transportant diverses marchandises, d’atteindre Niamey, a fait savoir la RTN dimanche 20 août.
Pour rappel, suite aux sanctions décidées par la CEDEAO et à l’annonce d’une possible intervention armée pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, le Burkina Faso et le Mali ont fait bloc promettant « d’entrer en guerre » en cas de menace extérieure au Niger.
La réunion des officiers d’état-major des trois pays dirigés par des militaires survient alors que la force en attente de la CEDEAO est prête à intervenir. Néanmoins, à Niamey, les délégations onusiennes et africaines en vue d’une solution négociée se multiplient depuis quelques jours, dans l’optique de pousser les putschistes à renoncer au pouvoir.
Près d’un mois désormais après le coup d’État, les putschistes ont entamé la mise en place d’une transition au Niger. Samedi 19 août, après s’être entretenu avec la délégation de la CEDEAO, le chef de l’État Abdourahamane Tchiani a annoncé « une transition politique dont la durée sera déterminée au cours d’un dialogue national inclusif ». Cette transition ne devrait pas excéder trois ans, a-t-il assuré.