Au Nigeria, l’étudiant arrêté pour un tweet se moquant de la prise de poids d’Aisha Buhari, la femme du président, a finalement été libéré vendredi 2 décembre. Aminu Mohammed avait été interpellé et incarcéré plus de cinq mois après la publication de son message. La Première dame a choisi de retirer sa plainte avant que l’affaire ne prenne plus d’ampleur.
L’étudiant Aminu Mohammed est sorti de prison. Devant la levée de boucliers provoquée par sa plainte, la Première dame nigériane Aisha Buhari a été contrainte de faire machine arrière. L’épouse du président Muhammadu Buhari avait porté plainte il y a quelques semaines contre Aminu Mohammed pour un tweet publié au mois de juin 2022. Le jeune homme de 23 ans s’y moquait de la prise de poids d’Aisha Buhari en l’accusant d’avoir « mangé l’argent des pauvres ».
Après son arrestation début novembre, Aminu Mohammed avait été déféré mardi devant un tribunal d’Abuja où il a été formellement inculpé pour « diffamation ». La demande de libération conditionnelle déposée par son avocat pour qu’il puisse passer ses examens avait également été rejetée.
Une plainte abondamment critiquée
Face à la vague d’indignation sur les réseaux sociaux, la Première dame a finalement retiré sa plainte. Le jeune homme a retrouvé sa liberté vendredi soir. Ces derniers jours, plusieurs personnalités, qui avaient été à la pointe des manifestations d’octobre 2020 contre les violences policières et la mauvaise gouvernance, ont apporté leur soutien à Aminu Mohammed. L’Association nationale des étudiants du Nigeria, l’un des principaux syndicats étudiant du pays, avait même annoncé une mobilisation nationale à partir de ce lundi pour exiger sa libération.
L’antenne nigériane d’Amesty International a dénoncé le traitement réservé à l’étudiant
The heavy-handed mistreatment of #Aminu Adamu Muhammed is a clear attempt to strike fear into the hearts of young Nigerians who use social media to hold the powerful to account. The Nigerian authorities must urgently respect and uphold the right to freedom of expression.
— Amnesty International Nigeria (@AmnestyNigeria) December 2, 2022
Vendredi soir, le juge qui a statué dans cette affaire a salué la décision d’Aisha Buhari, tout en encourageant les parents à mieux surveiller leurs enfants.