En République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi a officialisé l’élargissement de l’Union sacrée de la nation. Le présidium, qui ne comptait auparavant que six membres, s’élargit désormais à 40 membres. Cette décision a été annoncée le samedi 8 mars par André Mbata, secrétaire permanent de la plateforme. Un changement majeur qui intervient dans un contexte politique et sécuritaire complexe pour le chef de l’État.
L’élargissement du présidium de l’Union sacrée a une portée stratégique. Il vise à renforcer l’assise politique de Félix Tshisekedi au sein de la coalition présidentielle, tout en répondant à des critiques internes. Le chef de l’État cherche à réduire les tensions et les frustrations des alliés politiques, notamment après des élections où certains poids lourds ont vu leur influence s’amenuiser. En incluant des chefs de regroupements politiques avec au moins dix députés nationaux, le président entend sécuriser son pouvoir et réduire les risques de dissidence au sein de la coalition.
L’Union sacrée a été créée en 2020 pour soutenir la réélection de Félix Tshisekedi et garantir une majorité confortable au sein du Parlement. Cependant, la plateforme a toujours peiné à se structurer de manière stable. Le présidium restreint, composé de six membres, a alimenté des frustrations, avec certains alliés accusés de manquer d’engagement, notamment dans la mobilisation contre les groupes armés comme l’AFC/M23. Le président Tshisekedi lui-même avait exprimé des réserves sur l’implication de certains leaders politiques, tout en saluant l’engagement de figures comme Jean-Pierre Bemba et Guy Loando.
L’élargissement du présidium fait partie d’un pari politique pour stabiliser l’Union sacrée en vue des défis à venir. Félix Tshisekedi entend limiter les contestations internes en offrant à des leaders politiques influents un rôle de premier plan au sein de la coalition. L’objectif est de prévenir toute tentative de certains membres de rejoindre des mouvements politiques concurrents, garantissant ainsi une majorité stable et loyale au président. Cependant, des voix dissidentes se sont fait entendre au sein de la coalition, contestant le format du présidium élargi et demandant des ajustements.
Bien que cette refonte vise à apaiser les tensions internes, elle ne garantit pas une stabilité à long terme. La RDC traverse une période de fortes tensions politiques et sécuritaires, marquée par les menaces des groupes armés et des rivalités au sein même du pouvoir. Le climat actuel rend les consultations en cours autour de cette réorganisation cruciales. Il reste à savoir si cette révision de l’Union sacrée sera suffisante pour éviter de nouvelles fractures au sein de la coalition présidentielle.
En dépit des tensions, Félix Tshisekedi mise sur l’adhésion de nouveaux alliés pour consolider sa position. L’inclusion de regroupements politiques avec une représentation significative au Parlement pourrait, à terme, rassurer les partenaires historiques de l’Union sacrée. Toutefois, la réussite de cette stratégie dépendra de la capacité du président à gérer les frustrations et à obtenir un soutien effectif de tous les membres de la coalition, dans un contexte où chaque décision politique peut avoir des répercussions directes sur l’équilibre du pouvoir en RDC.