Lors d’un sommet extraordinaire tenu ce vendredi 31 janvier à Harare, au Zimbabwe, la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a réaffirmé son soutien « indéfectible » à la République démocratique du Congo (RDC). Le président congolais Félix Tshisekedi, qui a participé aux discussions en ligne, a échangé avec ses homologues, dont le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, sur l’évolution de la situation dans l’est du pays, en proie à des combats contre les rebelles du M23.
L’un des points cruciaux abordés concernait l’avenir de la mission militaire de la SADC en RDC, la SAMIDRC. Certains membres, notamment l’Afrique du Sud, qui est le principal contributeur en troupes, ont exprimé des réserves face à l’intensification des combats et aux pertes humaines subies. Treize soldats sud-africains et trois soldats malawites ont trouvé la mort ces derniers jours, ravivant le débat sur la pertinence de poursuivre ou de renforcer cet engagement militaire.
Après plus de quatre heures de discussions à huis clos, le communiqué final du sommet n’a pas tranché sur le sort de la mission. Les dirigeants de la SADC se sont contentés de rappeler les objectifs initiaux de leur engagement : soutenir la RDC dans sa quête de stabilité et d’intégrité territoriale. Le secrétaire de l’organisation a cependant reconnu que ces objectifs « n’ont pas encore été réalisés », laissant entrevoir la poursuite des efforts diplomatiques comme principale alternative.
La troïka de la SADC, dirigée par la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan, a été chargée d’intensifier les discussions avec les parties prenantes en vue d’un cessez-le-feu, une option soutenue par Pretoria. Toutefois, alors que Kinshasa espérait une condamnation claire de Kigali et une demande de retrait de ses troupes, le sommet s’est limité à réaffirmer son appui à la RDC sans pointer directement du doigt le Rwanda.
Pour tenter d’accélérer les solutions diplomatiques, la SADC a validé la proposition de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) d’organiser un sommet conjoint. Cette initiative vise à coordonner les efforts régionaux pour trouver une issue pacifique à la crise. Reste à savoir si cette stratégie permettra d’aboutir à un résultat concret sur le terrain.
Si la SADC réaffirme son engagement aux côtés de Kinshasa, l’absence de décision sur la mission militaire interroge sur la suite des opérations. Face à une situation qui continue de se dégrader, l’organisation régionale devra rapidement clarifier sa position sous peine de voir son influence diminuer dans la résolution de la crise.