Le 4 janvier 2025, Raymond Tshibanda, coordonnateur du Front Commun pour le Congo (FCC), a relancé la controverse sur l’avenir politique de Joseph Kabila. Lors d’une déclaration marquant la Journée des martyrs de l’indépendance, il a affirmé que l’ancien président n’avait jamais quitté la sphère politique, mais qu’il était en « congé sabbatique ». Selon lui, Kabila se tient prêt à répondre à l’appel du peuple congolais face à ce qu’il décrit comme une « crise multiforme sans précédent ».
Tshibanda a accentué son propos en citant un discours de Kabila datant de 2019, affirmant sa disponibilité à guider le pays. Cette déclaration, accompagnée de critiques sévères contre le régime actuel de Félix Tshisekedi, semble orchestrée pour raviver l’image de Kabila en tant que solution face aux défis actuels. Des proches confirment que l’ancien président reste un acteur clé et que les récentes initiatives du FCC traduisent une stratégie réfléchie.
Depuis son départ en 2019, Joseph Kabila est resté discret, laissant place aux conjectures. Toutefois, le paysage politique congolais demeure instable. L’opposition, regroupée autour de plateformes comme Lamuka et Ensemble pour la République, a multiplié les critiques contre le pouvoir en place. Par ailleurs, des réformes constitutionnelles initiées par Tshisekedi en 2024 ont intensifié les tensions, rapprochant des figures opposées comme Kabila et Moïse Katumbi.
L’avenir de Kabila semble désormais inscrit dans une dynamique de réorganisation du FCC et de son parti principal, le PPRD. Bien que des projets comme le congrès de 2024 aient été reportés, les cadres du parti insistent sur leur volonté de revenir sur le devant de la scène politique avec des structures renforcées. La possible réapparition de Kabila est envisagée comme un retour stratégique, mieux préparé face aux enjeux actuels.
La restructuration de la plateforme politique est une priorité pour 2025. Olive Lembe Kabila, épouse de l’ancien président, avait récemment déclaré que son mari poursuivait des études à l’étranger pour revenir « mieux aguerri ». Ces déclarations, combinées aux actions du FCC, traduisent une mobilisation en coulisses visant à renforcer la position de Kabila dans le débat politique.
À Kinshasa, cette déclaration a suscité de vifs débats. Si certains y voient un espoir face à la gestion actuelle du pays, d’autres dénoncent une tentative de rétablir une figure controversée. L’éventualité d’un retour de Joseph Kabila sur la scène politique soulève des questions sur l’évolution de la RDC, entre continuité, ruptures et défis majeurs pour l’avenir.